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8ᵉ rencontres européennes de la participation : regards croisés

Regards croisés sur les 8ᵉ rencontres européennes de la participation

La démocratie participative est-elle à un tournant ? Dans un contexte politique mouvementé, nous souhaitions vous partager nos réflexions et enseignements tirés des 8ᵉ Rencontres européennes de la participation. Entre inquiétudes et espoirs, cette édition a permis d’esquisser des pistes pour une participation citoyenne renouvelée. Capable de relever les défis démocratiques et écologiques de notre époque. De l’inclusion des voix souvent inaudibles à la gouvernance partagée en entreprise, en passant par l’interpellation citoyenne, Juliette, Simon et Tiphaine partagent leurs rencontres de la participation, entre interrogations sur l’avenir de notre démocratie et les moyens de la revitaliser.

Antoine, Simon, Juliette et Tiphaine aux 8èmes rencontres européennes de la participation

 

Simon Quatrevaux, responsable conseil

Pour un sursaut démocratique 

Ces Rencontres européennes de la participation à Toulouse, ont eu lieu lors d’un contexte politique national particulièrement tendu. Elles se déroulaient entre les deux tours des élections législatives de 2024. La menace de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite ne présageait rien de bon pour l’avenir de notre démocratie. Maintenant que le pire a été évité de justesse, un véritable sursaut démocratique est nécessaire. Les ateliers et débats des Rencontres ont permis d’esquisser quelques pistes d’action pour développer davantage la participation citoyenne.

Légiférer pour un statut de citoyen⸱ne participant⸱e

La première réside dans la reconnaissance juridique d’un statut de citoyen⸱ne participant⸱e. Aujourd’hui, certaines collectivités territoriales et institutions publiques mettent en place des moyens de dédommagements des participant⸱es. Cependant, elles sont contraintes de zigzaguer entre les textes de lois pour rester dans la légalité. Ce statut permettrait à chacun et chacune de se libérer du temps et de participer à la vie démocratique. Plus qu’un moyen de reconnaissance, c’est une nécessité démocratique.

Nous vivons dans une société inégalitaire où les personnes n’ont pas les mêmes chances et les mêmes capacités matérielles de participer. Le statut de citoyen⸱ne participant⸱e permettrait ainsi de lever d’importants freins à la participation. Cela par l’introduction d’artifices d’égalité : frais de déplacement, frais de garde des enfants, indemnisation, etc. Bonne nouvelle : des travaux du CESE visent à légiférer à ce sujet. Charge au nouveau gouvernement de s’emparer de ces travaux pour renforcer le droit de la participation !

 

Atelier "Le droit d'interpellation local permet-il d'élargir la participation politique ?" organisé par l'Institut Alinsky, la Ville de Strasbourg, la Ville de Bordeaux et la Métropole de Grenoble

Revitaliser la démocratie avec l’interpellation citoyenne

La deuxième piste d’action consiste à développer l’interpellation citoyenne. C’est-à-dire les dispositifs permettant aux citoyens et aux citoyennes de mettre à l’agenda politique des sujets et problématiques. Les Villes de Bordeaux, Strasbourg, Grenoble, ainsi que la Métropole de Grenoble ont partagé leur expérience. Ces dispositifs sont particulièrement bienvenus pour faire vivre une démocratie continue. La mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne était une demande forte des gilets jaunes. Même si le RIC n’existe toujours pas à l’échelle nationale, certaines collectivités sont précurseures et encouragent l’initiative citoyenne. Ces expériences rencontrent un succès variable. Les difficultés résident dans la lisibilité du dispositif, dans son appropriation par les habitant⸱es et dans sa facilité de déclenchement.

C’est en cela que les 3 paliers de déclenchement de la Ville de Grenoble sont intéressants. À partir de 50 soutiens, la Ville organise une médiation entre les porteurs et porteuses de l’interpellation, les élu⸱es et les directions référentes. À 1 000 soutiens, un atelier d’initiative citoyenne, composé de citoyen⸱nes tiré⸱es au sort, échange et auditionne des experts afin de rédiger un rapport sur le sujet de l’interpellation. Enfin, avec 8 000 soutiens, une votation citoyenne précédée d’une période d’information et de campagne est menée. Ces dispositifs dits “ascendants” ont une grande place à jouer à l’avenir pour faire évoluer notre culture politique. Pour une démocratie vivante, les citoyens doivent pouvoir être force de proposition à tout moment et influer davantage sur l’agenda politique.

Accélérer la transition écologique

Enfin, mes rencontres européennes de la participation se sont achevées par l’atelier 2 tonnes. Il était animé par le conseil de développement de Toulouse Métropole. 2 tonnes est un atelier immersif qui vise à simuler la transition écologique jusqu’à 2050. Chacun⸱e doit entreprendre des actions individuelles. Mais également des actions collectives avec les autres pour atteindre l’objectif fixé par l’accord de Paris. Soit 2 tonnes d’équivalent CO2/an d’ici 2050. L’expérience permet de se rendre compte de l’ambition de cet objectif. Le jeu nous rappelle à quel point tous les protagonistes (citoyen⸱nes, entreprises, pouvoirs publics, associations) doivent jouer le jeu pour réussir la transition écologique.

C’est bien la combinaison d’actions de tous qui est la clé ! Nous pouvons tous individuellement changer nos pratiques. Par exemple, arrêter de manger de la viande, réduire les déchets plastiques, ou la consommation de produits transformés. Ce ne sont pas les solutions qui manquent. L’un des secrets de la transition réside dans l’influence que chacun et chacune peut avoir sur son entourage. La sensibilisation aux enjeux écologiques paie sur le long terme. Au-delà de sa bulle de filtre, de nombreuses personnes sont encore à convaincre de l’enjeu écologique. Pour changer d’échelle et que tout le monde passe à l’action, la tâche est rude. Mais l’espoir est permis, le jeu montre que c’est possible !

En résumé, ces rencontres européennes de la participation ont été riches en enseignements et en pistes de réflexion pour les nécessaires transitions démocratiques et écologiques. Charge à chacun de nous et aux pouvoirs publics d’accélérer ! Le temps presse.

 

Tiphaine Lehuré, chargée de conseil

Menaces, espoirs et innovations locales

Au lendemain du premier tour des élections législatives, ce séjour toulousain a débuté dans un contexte de profonde inquiétude quant à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Cette période nous a rappelé à quel point il est indispensable de s’interroger sur le fonctionnement de notre système politique. Cette édition des Rencontres Européennes de la Participation a donc été l’occasion d’esquisser des pistes de solutions. L’objectif étant de pallier aux difficultés que rencontre actuellement notre démocratie et de réinterroger nos pratiques en tant que professionnel⸱les de la participation. 

La démocratie participative menacée ?

La première chose que ces Rencontres m’ont appris (ou rappelé), par la voix de Loïc Blondiaux, est que la démocratie participative est menacée. D’une part, “par en haut”. En raison de l’instrumentalisation à l’échelle nationale du Grand Débat National et de la Convention Citoyenne pour le Climat. Ou encore par la régression du droit de la participation. Mais aussi “par en bas”. En effet, les citoyens et citoyennes sont de plus en plus réticent⸱es à participer à des dispositifs auxquels iels ne croient pas. Si ces menaces ont de quoi nous inquiéter en tant que professionnel⸱les de la participation, la démocratie participative n’en est pour autant pas condamnée ! Il reste des raisons d’espérer : 

  • Les acteurs et actrices de la participation sont nombreux⸱ses. Ils vont continuer de concevoir, d’animer et d’accompagner des démarches participatives sur le territoire. 
  • La démocratie participative, ça fonctionne ! À condition (et pas des moindres…) qu’il y ait une réelle volonté politique. 
  • Il y a, malgré les réticences actuelles, une demande sociale de participation. 
  • La participation est nécessaire car elle est le meilleur moyen de légitimer et de prendre des décisions collectives. 
  • Le contexte politique national ne correspond pas aux réalités locales. De nombreuses démarches participatives, sincères et fructueuses, continuent de voir le jour sur le territoire. 

Des innovations locales qui donnent des raisons d’espérer

Ces démarches participatives locales prennent des formes variées : des Grands débats (sur la Loire, sur la longévité, sur la Fabrique de la Ville…) organisés par Nantes Métropole sur des enjeux stratégiques à l’échelle métropolitaine ; à l’Assemblée citoyenne mise en place par la Ville de Paris pour co-construire les politiques publiques ; en passant par la Tournée de la démocratie permanente animée par la Ville de Bordeaux, qui a particulièrement attirée mon attention. Chaque année, de mai à juillet, une agora en bois est installée dans différents espaces publics pour aller à la rencontre des habitant⸱es. Un sujet de discussion leur est proposé (l’urgence climatique ou la jeunesse, par exemple). L’objectif ? Inscrire à l’agenda politique des sujets qui ne le sont pas, en vue d’alimenter les politiques publiques. Cette démarche m’a semblé singulière : 

  • Par son format qui permet d’entrer en contact direct avec les habitant⸱es. Tout en s’adaptant à leurs envies et à leurs contraintes.  Et leur permettant d’exprimer simplement un avis sur un sujet qui les concerne de près ou de loin. 
  • Par son ambition qui n’est pas de concerter à proprement parler en produisant des contributions construites et détaillées. L’enjeu étant de prendre la température sur un sujet qui n’est pas inscrit à l’agenda politique. 

La nécessité de s’appuyer sur des ressources compétentes

Il n’en reste pas moins que ce type de dispositifs nécessite des ressources importantes et doit être porté par des professionnel⸱les qui disposent de compétences propres aux démarches participatives (mobilisation des publics, animation de groupes, etc.). À cet égard, j’ai participé à un atelier animé par l’Institut de la Concertation et de la Participation Citoyenne sur la formation des professionnel⸱les de la participation. L’occasion de (se) rappeler qu’au-delà des compétences et de l’ingénierie que requiert la mise en place des démarches participatives, le changement de posture est un prérequis indispensable. Et ce, pour deux raisons : 

  • Avant de choisir le type de dispositif participatif mis en place, il est indispensable de définir ses objectifs, les moyens alloués, etc. Le choix des outils et des méthodes a lieu ensuite, pour tenir compte de ces éléments. Cette logique peut bousculer les habitudes car elle rompt avec le réflexe (facile, mais naturel !) qui consiste à commencer par choisir un outil sans se soucier de sa pertinence au regard du contexte. 
  • Le volet participatif d’un projet confère aux professionnels un rôle différent de ce dont ils peuvent avoir l’habitude. Il ne s’agit pas/plus de concevoir des projets en se basant uniquement sur son expertise technique, mais de la mettre au service des parties prenantes afin de leur permettre d’exprimer leur avis. 

C’est pourquoi les formations à destination des professionnel⸱les de la participation se multiplient. Des formations initiales : Master Ingénierie de la concertation de Paris 1, Master Concertation et territoires en transition de Sciences Po Rennes… Mais aussi des formations continues proposées en interne (comme à SNCF Réseau ou au Département de Haute-Garonne). Ou encore par des organismes de formation (CNFPT, Ifrée, etc.). 

En bref : trois jours variés, tant sur le fond que sur la forme. Qui, au-delà des ateliers et des temps d’échanges auxquels nous avons assistés, nous ont offert une chouette occasion de croiser nos partenaires ! 

 

Juliette Le Bras, chargée de communication

De l’inclusion du vivant à la lutte contre les précarités

À la question “comment la participation peut-elle accompagner les transitions de demain”, la réponse de mon côté et au vu des ateliers auxquels j’ai eu l’occasion de participer semble être : en écoutant ceux et celles que l’on entend jamais. Pour ce faire, il faut accepter que participer est un privilège de temps et d’accès à l’information.

Sur cette question de l’inclusion, il faut aller chercher, mobiliser, redistribuer l’accès au débat démocratique afin de redistribuer la parole aux personnes vivant en milieu rural, vivant dans les quartiers populaires, aux jeunes de moins de 15 ans et aux jeunes tout simplement, et inclure aussi tout le vivant… 

Inviter le vivant à la table des politiques locales

Un des ateliers auquel j’ai participé était intitulé “inviter le vivant à la table des politiques locales”, la question sous-jacente était de se demander quelle typologie d’espèces ou de milieux on représente et pourquoi on le fait. Cela implique en amont de rompre avec l’idée selon laquelle l’Humain agit sans se préoccuper des conséquences naturelles, comme si nous n’étions pas interdépendant⸱es de nos écosystèmes. Le deuxième enjeu est de sortir des échelles géographiques et temporelles auxquelles la ville nous assigne, relier les villes et les campagnes. 

Le problème de fond est l’emprise de la sphère économique sur toutes les autres sphères, et cela, afin de régler des problèmes à court terme. Si l’on pensait à long terme, on réaliserait probablement mieux l’importance de la sphère écologique et l’on ferait alors entrer le vivant en démocratie. Il faut ainsi greffer la notion de commun sur la notion de représentation du vivant, car, en représentant le vivant dans nos systèmes politiques, on assure aussi son futur. 

Tout cela, dans le but de réunir une grande diversité de citoyennes et de citoyens autour d’un micro-parlement du vivant. Pour ce faire, 11 étapes ont été recommandées : 

  1. Co-concevoir la démarche avec différents acteur⸱ices
  2. Le dispositif naît lors d’un évènement festif et mobilisateur
  3. Tirage au sort des membres du micro-parlement
  4. Constitution du groupe de porte-paroles
  5. Créer le cadre de confiance, co-définir l’ambition collective et le mandat
  6. Des temps de formation
  7. Formalisation de l’engagement du ou de la porte-parole vis-à-vis de son espèce
  8. De l’ambition, de l’enquête terrain, des rencontres
  9. Formalisation des propositions
  10. Décider collectivement dans un cadre favorisant le consentement
  11. Une restitution aux citoyen⸱nes et autres territoires d’expérimentation.

La mobilisation pour lutter contre les précarités

Voici deux associations créées par des femmes inspirantes aux parcours spécifiques qui ont pour objectif de mobiliser contre les injustices sociales et de lutter contre le gaspillage et ses méfaits pour l’environnement. Elles sont venues nous raconter leur histoire respective lors de ces 8èmes rencontres européennes de la participation.

L’ association les Robines des Bennes a pour objectif de lutter contre les gaspillages et la précarité. Fondée par Louise Boyard à Amiens en 2023, l’association a plusieurs objectifs : lutter contre les gaspillages, permettre l’accès gratuit à des denrées et matières premières pour celles et ceux qui n’ont pas les moyens de les acheter, sensibiliser au développement durable et créer un espace de rencontre et de solidarité. Ainsi, plusieurs actions sont mises en place comme la freeperie des Robin⸱es, les frigos partagés, du glanage alimentaire et de végétaux, des distributions gratuites, etc. Des actions qui portent leur fruit car l’association compte aujourd’hui plus de 100 bénévoles et plus de 8000 bénéficiaires sur Amiens !  

L’Association Pas Sans Nous se définit comme un syndicat des quartiers populaires. L’association a pour objectif d’être force de proposition et d’interpellation vis-à-vis des pouvoirs publics, de se positionner comme porte-parole des habitant⸱es de quartiers populaires et les collectifs locaux dans leurs luttes et de créer des espaces de ressources, d’échanges et d’expérimentations. Plusieurs actions sont mises en place, notamment le tour de France “Nos quartiers ont de la gueule” afin d’amener la participation citoyenne au cœur même des quartiers populaires. Ou encore “L’Université des quartiers populaires”, une rencontre annuelle permettant d’évoquer des sujets tels que le cadre de vie, le pouvoir d’achat, les discriminations, l’écologie, la politique et le désert électoral, les violences policières, la scolarité, etc.

Des rencontres précieuses qui permettent une vraie mobilisation de personnes qui ne se sentent pas incluses et qui n’ont pas l’occasion de faire entendre leur voix : “Tant que vous ferez à notre place, ce ne sera pas pour nous, ce sera contre nous !

La gouvernance partagée en entreprise 

Avec plus de 200 salariés répartis dans 11 coopératives, Enercoop Midi-Pyrénées a opté pour une gouvernance partagée en entreprise sur le modèle de l’holacratie depuis 9 ans. Deux collaboratrices sont venues nous partager leur expérience enrichissante et inspirante. 

Il s’agit d’un modèle totalement opposé au modèle pyramidal classique et de la concentration symbolique du pouvoir dans une seule personne. La gouvernance partagée signifie intelligence collective et confiance mutuelle des parties prenantes. 

La gouvernance partagée apporte des outils d’animation et de prise de décision, telle que la gestion par consentement. Cette méthode permet à chacun d’apporter sa part dans la prise de décision. Elle implique que personne ne considère la décision nuisible pour la coopérative. Au sujet des temps de prise de décision, Enercoop Midi-Pyrénées considère qu’il vaut mieux prendre le temps de prendre une bonne décision collective avec des personnes compétentes, plutôt que de laisser une seule personne moins compétente décider du sort de tous.

L’avantage notable de la gouvernance holacratique est que ce système développe la créativité et la motivation, dans un environnement de travail stimulant, responsabilisant et valorisant pour les collaborateurs et collaboratrices de l’entreprise. 

Atelier 2 tonnes

Un impétueux cocktail de panique et de remise en question face à l’urgence de la crise environnementale sous la forme d’un atelier ludique et collaboratif. 2 tonnes, c’est l’empreinte carbone moyenne par habitant⸱e que nous devrions atteindre en 2050, notamment pour respecter l’engagement de l’Accord de Paris. Aujourd’hui, nous sommes à 10 tonnes en France en moyenne. Le défi à relever est donc considérable ! Des changements et une véritable transition sont nécessaires. Ces derniers sont abordés sous différents angles : le transport, le logement, l’alimentation, les biens et les services.

Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est de réaliser qu’il y a autant de changements collectifs que de changements individuels et que cet équilibre est même primordial à un changement drastique des comportements. Participer à cet atelier permet également de sortir du triangle de l’inaction entre les entreprises, les citoyen.nes et les pouvoirs publics qui se renvoient la balle en attendant qu’un des groupes agisse le premier… 2050 arrive à grand pas, alors transformons cet infernal triangle en cercle vertueux tant qu’il en est encore temps ! 

 

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La contrée : un tiers-lieu pas comme les autres

La contrée : un tiers-lieu pas comme les autres

C’est dans le cadre de la première édition du budget participatif du département de la Savoie que Laurie a déposé l’un des 30 projets lauréats parmi les 155 proposés en 2021. L’objectif de Laurie était de promouvoir l’association dont elle est co-créatrice, La Contrée, dont l’objet est de contribuer à l’émergence d’une société égalitaire, durable et écologique sur le territoire. Plus concrètement, il s’agit d’un tiers-lieu social, écologique, solidaire et artisanal qui facilite le lien et la solidarité, en favorisant l’intelligence collective. 

L’histoire de La Contrée

Après avoir mûri un projet de contrées éphémères, d’espaces d’apprentissage et de savoir, Laurie et Perrine ont cofondé l’association depuis la Canada qui a su les inspirer.

Laurie est aujourd’hui à Aix-Les-Bains, où elle s’occupe de l’association avec le soutien outre-atlantique de Perrine.

Ce qu’elles ont imaginé : une interface qui transforme un besoin ou une envie en une action collective.

L’objet de l’association

“Notre envie se traduit d’abord par le fait d’apporter de l’aide humaine, et ensuite par une aide matérielle en fournissant les outils nécessaires à la collaboration et la coopération.”

La Contrée est une association qui accompagne et élabore des projets qui rassemblent, autour de trois valeurs qui sont l’humain, l’environnement et l’économie locale. Elles sont le fil d’Ariane de chacune des actions entreprises par l’association et se déclinent en trois modules : 

  • Un module “rendez-vous” qui permet de proposer des conférences et des spectacles. Concrètement, c’est une scène et des gradins avec tout l’audio-visuel autour. 
  • Un module “convivialité” qui répond aux besoins primaires tels que boire et manger, cela se matérialise par une cuisine mobile et un bar tout équipé. 
  • Un module “pratique” avec des tables de praticité afin d’accueillir des ateliers.

L’accompagnement proposé par l’association est donc de deux ordres : humain et matériel en fournissant les outils nécessaires à la collaboration et la coopération.

C’est un lieu qui propulse les rencontres et qui favorise l’intelligence collective, en partant d’un besoin particulier pour parvenir à la construction d’un projet commun. 

Le budget participatif de La Savoie

“On avait vraiment cette volonté de faire quelque chose mais entre l’idée et le passage à l’action… Le budget participatif est une belle opportunité qu’on a saisi pour se mettre en route!”

Le budget participatif a été une belle opportunité pour mettre en route l’association et mettre en place sa première action. Tout s’est accéléré et l’idée de Perrine et Laurine s’est transformée en une action concrète, palpable. 

Cette action, c’est la Ruelle Verte, un espace pour sensibiliser à l’importance de la végétalisation dans l’espace public. L’association a occupé une ruelle d’Aix-Les-Bains durant trois mois à partir de Juin 2021 et a proposé aux participants et participantes divers ateliers et spectacles (théâtre, musique…).

Il s’agissait d’une invitation à proposer des idées engagées pour végétaliser l’espace public, mais aussi des projets qui constitueraient les futures ambitions de l’association. 

La Ruelle Verte était l’événement relai pour illustrer la raison d’être de La Contrée et inciter les gens à soutenir l’association lors de la phase de vote du budget participatif. 

Les forces vives et les projets portés par La Contrée

Si les projets réalisés par l’association sont souvent le résultat d’une occasion saisie par Laurie comme sa participation à l’évènement organisé par la ville de Chambéry “Nature en ville” , il y a aussi des projets qui proviennent directement des membres actifs de l’association.

Pour l’heure, cette force vive que Laurie qualifie de “coeur”, ce sont dix personnes. Elles participent presque à toutes les actions mises en place et d’autres bénévoles viennent se greffer selon les projets. 

“Aujourd’hui, je pense que le bénévolat trouve son compte par le biais de projets ponctuels.”

Tout le monde est libre de proposer un projet ou un thème qui leur fait écho, tout le monde est libre de participer ou non, c’est une contrée libre. Cela constitue un aspect essentiel du bénévolat aujourd’hui selon Laurie, des projets ponctuels et un engagement modulable. 

Pour fidéliser d’autres bénévoles, Laurie organise une réunion tous les mois : les “ren-contrées”. Cela permet aux gens de découvrir l’association, de découvrir les projets et s’y greffer.

Effectivement, ces rencontres se divisent en deux temps : une heure d’accueil de nouvelles personnes qui ont envie d’en savoir un peu plus sur l’association et une heure à réfléchir en groupes de travail par projet. 

L’association compte parmi ses membres des personnes qui viennent d’arriver dans la région, qui souhaitent faire de nouvelles rencontres… D’autres souhaitent mettre leurs compétences au profit d’actions qui font écho à leurs valeurs. Il y a aussi ceux qui veulent vraiment du concret et donner du sens, se sentir utiles. Une multitude de profils réunis autour d’un but commun : s’unir et construire ensemble. 

La Contrée nomade

La liberté et flexibilité de l’organisation et de l’engagement bénévole du collectif caractérise aussi son lieu de vie. 

“On a porté le projet comme une contrée un peu éphémère, tout en se laissant la possibilité d’avoir quand même quatre murs et un toit.”

Puisque les idées n’ont pas de limite, Laurie est à l’aise avec l’idée que l’association n’ait pas encore de lieu fixe et que les rencontres se réalisent en nomade. Cela rejoint l’idée d’une contrée éphémère, qui s’adapte aux besoins, aux personnes et aux idées. Cela n’exclut évidemment pas l’idée d’avoir quatre murs et un toit à l’avenir même si la plupart des projets se réalisent à l’extérieur et dans l’espace public.

Ainsi, cela permet de moduler l’espace et l’organisation, et de rendre accessible au plus grand nombre l’association et le bénévolat. En effet, Laurie considère que se rendre dans un tiers-lieu, c’est déjà savoir qu’il existe, c’est déjà adhérer à des valeurs et avoir une vision. C’est un chemin que l’on fait après une ou plusieurs expériences et c’est ce rôle là aussi que se donne La Contrée, rendre le bénévolat accessible à tous.

L’agglomération de Aix-Les-Bains met néanmoins à disposition un local qui permet d’entreposer les modules qui permettent de combler le besoin matériel de la mise en route des projets. 

La Contrée, plus loin ?  

Pour Laurie, il y a un véritable enjeu sur le fait d’adhérer, adhérer aux valeurs, adhérer à l’association, adhérer au collectif. Sa stratégie : aller toucher des personnes qui n’y sont pas naturellement sensibles. C’est aussi ça, la flexibilité.

“Et aujourd’hui pour mener à bien des actions, il faut un minimum être structuré et capitaliser sur nos outils et avoir ce temps là.”

Les objectifs consistent évidemment à pérenniser l’association et à continuer sa structuration. Plus concrètement, Laurie a dans l’idée de salarier un coordinateur ou une coordinatrice afin de continuer à impulser des dynamiques citoyennes qui prennent trop de temps en tant que bénévole. 

Effectivement, apporter de la structure permettrait une meilleure allocation des ressources et des outils dont dispose l’association pour mener à bien les actions. Les subventions financent l’action, et non pas la construction et la restitution. 

“On peut se perdre parfois dans cette envie de grandir vite, cette envie d’agir, mais il faut laisser le temps au temps.”

Laurie est très fière de ce qu’elle et les autres bénévoles ont déjà réalisé et considère qu’elle doit plutôt calmer son ambition. Laisser le temps au temps et faire durer cette envie d’agir pour permettre à l’association de grandir de façon exponentielle. 

 

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Une balade en vélo au Pays de l’Or

Une balade en vélo au Pays de l’Or

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif de l’Hérault que Georges et Annie ont déposé pour leur association « Vélo Pays de l’Or », l’un des 54 projets lauréats en 2021. 

Les objectifs du projet sont simples : donner des moments d’évasion et de joie aux personnes âgées qui sont transportées en vélo cargo par les bénévoles de l’association, créer du lien intergénérationnel et rendre à nos aînés ce qu’ils nous ont donné ou transmis durant leur vie.

L’association « Vélo Pays de l’Or » 

Fondée en 2016 par Annie Gal et deux autres collaboratrices, l’association a de beaux jours devant elle au Pays de l’Or. Tout démarre d’un constat déceptif : il n’existe pas de piste cyclable sécurisée reliant Mauguio et Montpellier.

Aujourd’hui, l’association fait partie intégrante du tissu associatif local et régional et plus précisément de la commune de Mauguio grâce aux nombreuses actions qu’elle met en place. 

En 2019, Georges reprend la présidence de l’association suite à la volonté d’Annie de passer la main. L’association compte aujourd’hui entre 55 et 60 membres permanents et 30 actifs au quotidien. 

L’association a adhéré à la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) qui regroupe aujourd’hui plus de 270 associations de cyclistes urbains. Cette dernière coordonne les échanges d’expériences entre ses associations-membres. 

“Beaucoup plus qu’un club de vélo”, les actions mises en place sont variées : Georges et Annie font de la pédagogie sur les bonnes pratiques à vélo, avec les élèves de 6ème du collège l’Etang de l’Or, avec le service scolaire de la mairie de Mauguio pour travailler avec les CM1 et CM2, et avec le département de l’Hérault. 

Pour Annie, il s’agit d’enseignements essentiels, savoir rouler à vélo en primaire devient obligatoire au même titre que savoir nager.

En plus des ateliers éducatifs, l’association organise des ateliers gratuits d’auto-réparation de vélos et de marquage anti-vol. De plus, elle maintient des cartes interactives des pistes cyclables sur le territoire. Parallèlement, Georges et Annie collaborent avec l’agglomération de Pays de l’Or, le département et la région sur l’amélioration des pistes cyclables.

Le budget participatif en 2021

“Avoir été financés dans le cadre du budget participatif nous a permis d’ouvrir le champ des possibles.”

Cela fait maintenant plus d’un an que l’association tire profit de l’enveloppe reçue grâce au budget participatif. Ce montant leur a permis d’acquérir un triporteur aménagé biplace pour le transport des personnes âgées ou à mobilité réduite. 

Le projet est prévu dans le cadre d’une convention entre l’association « Vélo Pays de l’Or » et l’EHPAD des Aiguerelles à Mauguio. 

Georges et Annie se considèrent chanceux d’avoir été sélectionnés et d’avoir pu acquérir ce vélo cargo. En effet, avoir été financés dans le cadre du budget participatif leur a permis d’ouvrir le champ des possibles des actions qui leur plaisent et qui plaisent autour d’eux.

Le département s’est aussi bien investi, il y a eu une première réunion d’information puis une visite. Une chargée de participation citoyenne du département a même fait une balade à bord du vélo cargo !

 

La balade des aînés heureux

“Une dizaine de personnes se porte volontaire chaque jeudi pour se balader.”

Les candidats pour se balader, ça n’est pas ce qui manque ! On compte une dizaine de candidats chaque jeudi pour se balader.

Réaliser les balades en vélo cargo est bénéfique pour l’association car cela offre une bonne visibilité, mais aussi dans la commune de Mauguio, cela crée une émulation. Georges confie que cela offre une reconnaissance de l’association dans la ville qui est assez intéressante.

Cela se traduit par des signes de la main, des encouragements et cela fait chaud au cœur pour Annie, Georges et tous les autres membres de l’association qui reçoivent une reconnaissance pour tout le travail investi.

“Il nous arrive de retourner sur le lieu de vie ou les endroits chargés de souvenirs.”

A chacun sa balade! La plupart des résidents de l’EHPAD ont été avant tout résidents de Mauguio. Une simple balade peut alors se transformer en véritable rétrospective de la vie de la personne en revenant sur le lieu de vie de la personne ou des endroits chargés de souvenirs. 

Et après ?

Parfois, Georges amène ses petits-enfants durant les sorties afin de profiter de balades intergénérationnelles. Cette action spontanée constitue aujourd’hui un vrai projet. En effet, les personnes âgées baladées en vélo pourraient être accompagnées de leurs enfants et petits-enfants. Cela sortirait du cadre même de l’EHPAD car il pourrait aussi s’agir de personnes âgées vivant dans le village. 

L’association envisage d’acquérir un autre triporteur qui permettra de transporter directement les fauteuils roulants. Cela éviterait de manipuler le résident pour le faire s’asseoir dans le vélo cargo. Celui-ci serait possiblement financé par l’EHPAD de Mauguio qui est un établissement géré par la Croix-Rouge.

D’autres EHPAD sollicitent l’association pour étendre le concept de balades en d’autres lieux. Pour l’heure, cela n’est pas envisageable au vu des moyens matériels et du temps dont les membres de l’association disposent.

Selon Annie et Georges, l’idéal serait que chaque commune crée son association et organise ses balades. 

 

 

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Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

 

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du département de l’Hérault que le coordinateur du Humanlab Saint-Pierre, Benoît Sijobert ainsi que Matthieu Vezolles, responsable mécénat, ont déposé l’un des 54 projets lauréats en 2021.

Le Humanlab Saint-Pierre est un laboratoire collaboratif de fabrication numérique destiné aux personnes en situation de handicap.

En deux ans, le Humanlab s’est imposé comme le maillon manquant dans l’amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Le laboratoire propose des réalisations sur-mesure, individualisées, et répondant à des besoins réels n’ayant trouvé aucune solution satisfaisante. Depuis la création de l’association, 160 projets ont été menés en bonne intelligence collective.

Les membres de l’association

« Certains étudiants avec qui nous avions collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études. »

Ce lieu expérimental situé à Palavas-les-Flots (34) a pour ambition d’accompagner les porteurs de projets dans la conception d’aides techniques innovantes répondant à leurs besoins, grâce à une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé et de bénévoles.

Les adhérents sont des membres de l’association qui ont déjà ou qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement, ou alors des professionnels de santé ayant envie de contribuer aux innovations. 

En termes de ressources humaines, on compte un ingénieur, un médecin, deux ergothérapeutes et un orthoprothésiste.

Benoît ajoute que le Humanlab Saint-Pierre s’appuie aussi au besoin sur les compétences d’autres personnes du réseau Humanlab, notamment au niveau du département avec les écoles académiques locales : le Lycée Jean-Mermoz, Polytech Montpellier et l’école des mines d’Alès. Certains étudiants avec qui le Humanlab a collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études.

 

L’innovation de A à Z

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution. »

Le point de départ de chaque innovation est le besoin exprimé par une personne en situation de handicap, enfant ou adulte. En effet, quelle que soit la forme du handicap, ces personnes n’ont souvent pas trouvé de solution adaptée dans le commerce et ont besoin d’une innovation et d’une aide sur mesure.

Les projets sont très variés. Il peut s’agir d’un papa qui souhaite un système de déambulateur pour emmener son enfant en moto, ou encore d’une personne âgée qui cherche un moyen de continuer à signer ses chèques.

Certaines personnes choisissent de déléguer le processus de fabrication en ne participant qu’à la réflexion puis au test lorsque le projet voit le jour, et d’autres s’impliquent tout au long du processus. 

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution » ajoute Benoît.

Lorsque la personne considère que le Humanlab a répondu à son besoin, l’outil créé est directement partagé sur internet via une plateforme collaborative où tout le monde peut parcourir les projets et s’en inspirer. 

Il s’agit de low tech ou d’innovation frugale. Tout est libre de droits et gratuit, de l’adhésion à la fabrication de la solution. Effectivement, le projet doit être simplement reproductible pour d’autres personnes exprimant le même besoin. C’est pour cela que Benoît recommande d’éviter les composants particuliers et les pièces spécifiques difficilement trouvables…

Benoît donne l’exemple de la réalisation d’un exosquelette pour les enfants atteints de myopathie :

« On aurait pu faire un exosquelette très coûteux avec des moteurs électriques… Mais l’idée est de faire l’inverse de façon à ne pas être limité. En revanche, nous évitons la réalisation des projets pouvant porter atteinte à la sécurité. Par exemple, modifier une assise de voiture, toucher les commandes du fauteuil roulant, etc. »

Avancées grâce au budget participatif

« Nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants : c’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

L’enveloppe du budget participatif a permis au Humanlab Saint-Pierre d’acquérir du matériel indispensable afin d’accompagner encore plus de personnes en situation de handicap vers l’autonomie : machine à recycler le plastique, poste à souder, outils de bricolage, ordinateur et vidéoprojecteur, mais aussi et surtout, des outils numériques tels que l’impression 3D permettant la fabrication d’outils techniques en grand format… 

Voici un exemple concret d’outil technique fabriqué grâce à l’imprimante 3D : 

« Nathan a un volume de jambes différents entre la jambe droite et la jambe gauche, il complexait beaucoup et nous lui avons imprimé un gabarit qu’il vient mettre par-dessus sa jambe déficiente. Cela a pour effet de combler la différence de volume. C’est une solution qui était assez difficile à réaliser à l’époque mais depuis que nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants sur ce genre de demandes. C’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

De plus, dans une démarche durable et éco-responsable, s’équiper d’une recycleuse de plastique permet au Humanlab de valoriser les déchets issus des tests de conception.

L’enveloppe a également permis de financer des valises à outils dans le but d’organiser un événement en Juin 2023 auquel 50 personnes venues des quatre coins de la France ont assisté. Le but était de prototyper quatre projets différents. Il s’agissait de prototypage rapide, sur trois jours, ainsi, quatre projets on avancé bien plus vite que prévu !

Les projets marquants

« Certains projets sont techniquement challengeants mais l’aide et l’autonomie apportées par le projet ne sont pas forcément liées à sa complexité. »

Certains projets ont marqué l’association bien qu’il soit toujours difficile de choisir parmi les projets réalisés par le Humanlab. En effet, certains projets sont techniquement challegeants mais l’aide et l’autonomie apportées ne sont pas forcément liées à sa complexité.

Benoît pense par exemple à l’orthèse de la petite Emilie. En effet, suite à une atteinte du plexus brachial, son bras droit était inerte. Pour lui permettre d’utiliser son bras, le Humanlab Saint-Pierre lui a fabriqué un système à placer au-dessus du bras. Il s’agit d’un moteur intégré lui permettant de plier son bras lorsqu’elle touche un bouton. 

Benoît nous parle également d’un projet permettant à une personne tétraplégique de jouer à la pétanque. Il s’agit d’un projet vraiment très simple mais permettant à ces personnes de ne pas être exclues. Cette invention leur a valu le concours du grand prix international de Handicap international.

Les objectifs à long terme

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus. »

Aujourd’hui avec tous les projets, il est flagrant que c’est un lieu qui doit exister. Pour Benoît, le challenge est de ne pas s’éloigner des directives originelles du lieu. C’est-à-dire ne pas faire de ventes, ne pas breveter les inventions… Ce qui est sûr, c’est que le Humanlab va rester sur le modèle du mécénat avec la Fondation Saint-Pierre.

En effet, la Fondation Saint-Pierre prend à sa charge les coûts de fonctionnement du local, le versement des salaires et de la fabrication des solutions au profit des enfants et des adultes en situation de handicap, gracieusement grâce à l’argent collecté lors des 24H Saint-Pierre

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus » confie Benoît. Pas si simple, mais en très bonne voie puisque l’activité est exponentielle depuis deux ans. Le Humanlab est submergé par les demandes, à tel point qu’il a dû mettre en place une liste d’attente.

Un autre point à débloquer pour l’association est de trouver des partenaires qui s’engagent au long terme afin de soulager l’association d’un point de vue financier.  L’idéal serait aussi de trouver des entreprises au niveau local qui acceptent de soutenir ce lieu grâce à des dons et du mécénat.

Encadrement du projet

« L’idée du budget participatif est super, mettre au vote ce soutien et cette aide qui nous a beaucoup aidé à faire grandir l’association, et surtout, à aider plus de monde. »

D’après Benoît, la communication avec le département a été fluide, facile d’interaction et souple en termes d’organisation. Il souligne également la transparence du processus. En effet, il a pu avoir une visibilité du dépôt de projet à l’obtention des fonds, jusqu’au suivi après les résultats.

De même pour la plateforme iD City, qualifiée d’interactive et esthétique. 

Pour lui, l’idée du budget participatif est super : mettre au vote ce soutien et cette aide qui les a beaucoup aidé à faire grandir l’association et surtout, à aider plus de monde.

 

 

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Coup d’œil sur 2023

Coup d’œil sur 2023

Nous avons profité de la fin d’année 2023 pour écrire la rétrospective d’une année riche en apprentissages et améliorations de notre plateforme de participation citoyenne. Coup d’œil sur 2023 !

Les nouvelles fonctionnalités de la plateforme 

Plusieurs nouveautés ont pu voir le jour grâce à notre super équipe technique ! 

Voici les principales nouveautés 2023 : 

  • Les espaces de discussion privés

Cette nouvelle fonctionnalité permet aux usagers de créer des espaces de discussion privés. Cette fonctionnalité est notamment utile pour demander des précisions aux porteur·ses d’idées, pour permettre de s’échanger des informations et de les conserver sur la plateforme ou encore pour échanger entre membres d’un conseil de quartier ou commission citoyenne.

  • Personnalisation de l’expéditeur des mails automatiques

Il est désormais possible de personnaliser l’adresse email qui expédie les courriels automatiques envoyés par la plateforme  (exemple : jeparticipe@ma-mairie.fr au lieu d’une adresse mail iD City utilisée par défaut).

  • Validation de l’inscription par SMS

Jusqu’à présent, il était possible de valider son inscription sur la plateforme en cliquant sur un lien reçu par mail. C’est désormais aussi faisable par SMS ! 

Après avoir créé leur compte, les usagers reçoivent un code de vérification par SMS (au numéro indiqué lors de leur inscription), qu’ils doivent renseigner sur la plateforme pour valider leur inscription. Il est possible de permettre aux utilisateur·ices de choisir entre la validation par mail ou par SMS, sans leur imposer d’utiliser l’une ou l’autre. Cette nouveauté permet d’allier la sécurisation de l’authentification à la simplicité et la rapidité de l’inscription ! En attestent les premiers retours positifs de nos partenaires.

  • Validation automatique des participations à un vote

Afin de faciliter la prise en compte des votes des utilisateur·ices, un système de validation automatique a été créé. Dorénavant, deux modalités de validation des votes sont disponibles. Une fois qu’un usager a voté pour ses propositions préférées en respectant les règles du scrutin : soit il doit valider manuellement son vote (validation définitive) en cliquant sur un bouton dédié, soit son vote est automatiquement validé. La validation automatique permet notamment au votant de modifier ses choix jusqu’à la fin de la période de votation.

Du côté de la communauté de partenaires iD City

Voici quelques démarches participatives inspirantes menées en 2023 sur nos plateformes : 

Initiée fin 2022 par la Ville et Nantes Métropole, une étude pour imaginer le centre-ville de Couëron demain a été mise en place pour la ville de Couëron en 2023. La concertation intègre plusieurs étapes participatives autour de 3 questions : les usages actuels du centre ville, ses atouts et ses faiblesses, et enfin, les idées ou projets à développer demain pour le centre-ville. 

Il s’agit d’une déambulation cadrée avec un parcours donné. A cette occasion les participant·es peuvent poser leurs questions aux élu·es au fil du parcours défini. Ainsi, l’objectif est de récolter les préoccupations, les problèmes relevés dans des domaines variés (cadre de vie, sécurité, voirie, etc.). 

Les Assises de l’environnement du territoire yonnais ont inauguré une nouvelle séquence de concertation consacrée à quatre sujets d’importance : la biodiversité et la nature en ville, les ambiances nocturnes, la transition énergétique et la ressource en eau. Pour y répondre, un groupe de citoyens et citoyennes représentant la population yonnaise a été constitué.

Dans sa logique de co-construction de la politique locale avec l’habitant, la convention citoyenne de Saint-Médard-En-Jalles va permettre à une cinquantaine de membres, volontaires et tirés au sort, de se retrouver autour de thématiques et idées qu’ils auront directement choisies pour aborder la Ville de Saint-Médard-en-Jalles de demain.

Dans le cadre de son réaménagement, la médiathèque intercommunale à Lillebonne a fait peau neuve en sollicitant l’avis des habitant·es sur ses nouveaux espaces. Deux propositions d’aménagement ont été couchées sur le papier suite à un biblioremix (dispositif d’expérimentation, d’innovation et de création participative). Le choix final s’est avéré être l’ambiance Hygge : bien être et confort, interactions sociales, culturelles et de partage.

  • L’université de La Rochelle au service de la faune marine

L’université de La Rochelle met en place un  projet de médiation scientifique visant à élaborer des scénarios permettant de protéger les dauphins des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne.

La communauté des partenaires

En Octobre dernier, nous avons organisé notre rencontre annuelle des partenaires iD City. L’occasion de partager leurs expériences et bonnes pratiques autour de la démocratie participative, tout en participant à des ateliers collaboratifs.

Suite à cette journée de 2022 et aux retours récoltés, nous avons eu la volonté d’offrir un terrain d’échange à la communauté des partenaires iD City. C’est dans cette optique qu’en mars 2023, nous avons lancé le premier budget participatif des partenaires avec 15 jours de développement à la clé ! 

Les rendez-vous de l’équipe iD City

Le Symfony Live

Le Symfony Live à Paris en mars 2023 a été bien plus qu’un simple événement technique. Il a offert à notre équipe technique une opportunité unique d’apprentissage, de partage et de connexion avec la communauté Symfony. De retour avec de nouvelles idées et des compétences affûtées, ces expériences enrichissantes nous permettent de rester à la pointe pour faire évoluer notre plateforme. Symfony Live à Paris reste une étape incontournable pour celles et ceux qui souhaitent rester à la pointe de l’innovation dans le domaine du développement web.

Les Rencontres de la Participation

Les 7ème Rencontres de la Participation à Rouen en 2023 ont été une expérience enrichissante, ouvrant de nouvelles perspectives sur la démocratie participative. Cette année, la thématique centrale était : “La participation au cœur des défis des territoires”. Dans une époque de défis multiples, ce rendez-vous représente un moment clé pour questionner le rôle que peut (et doit) jouer la participation citoyenne dans la transformation et l’adaptation de nos territoires.

Les Rencontres Nationales des Budgets Participatifs

Rendez vous incontournable : les 8ème Rencontres Nationales des Budgets Participatifs. Notre équipe est revenue avec une compréhension approfondie des mécanismes de prise de décision participative, ainsi qu’avec une inspiration renouvelée pour promouvoir ces approches auprès de nos partenaires. Cet évènement invite à réfléchir à l’avancée des budgets participatifs, de l’originel Porto Alegre à nos jours. Il s’agit d’envisager ensemble et de co-construire le budget participatif de demain en impliquant davantage les élus et les citoyens.

 

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visuel le plastique c'est dramatique

La dépollution de la Berre avec l’association Le Plastique c’est dramatique

La dépollution de la Berre avec l’association Le Plastique c’est dramatique

 

C’est dans le cadre de la première édition du budget participatif du département de l’Aude que Maxime a déposé l’un des 32 projets lauréats parmi les 259 proposés en 2020. Il est le fondateur de l’association Le Plastique c’est dramatique, créée en 2019 dont l’objectif est de lutter contre la pollution en mer causée par les ravages du plastique sur la biodiversité et les écosystèmes de nos océans. Participer au budget participatif de l’Aude en 2020 a permis à l’association d’entamer un processus de dépollution de la Berre, la rivière traversant le département de l’Aude et comptant plusieurs tonnes de déchets en tous genres : épaves de voitures, déchets plastiques, ferraille…

“J’habite une région où il fait très chaud l’été et où l’on a de belles rivières. Ce qui m’a interpellé c’est qu’à chaque fois que j’allais m’y baigner, il y avait très souvent des déchets flottants et je les ramassais à l’abri du regard des autres, je nettoyais le soir quand il n’y avait plus personne.”

Elle est loin l’époque du plastique fantastique des années 90, Maxime a décidé qu’il n’avait aucune raison d’agir dans l’ombre et au contraire, qu’il vaudrait mieux mobiliser d’autres personnes comme lui et exposer au grand jour des actions de dépollution. “Le plastique c’est dramatique” était née en tant qu’association.  

 

Les objectifs du projet

La plastification des océans a infecté la chaîne alimentaire marine et sur le long terme, l’Humain s’en trouve directement touché.

Il s’agit également de réduire l’impact sur la biodiversité par l’éducation. Pour ce faire, Maxime collabore avec la mairie de Narbonne afin d’animer des ateliers dans les écoles et centres de loisirs, du primaire au lycée, pour sensibiliser les jeunes à la cause environnementale. Après la sensibilisation, les élèves pouvaient aller réaliser une collecte de déchets afin de mettre en pratique les bons gestes expliqués par Maxime.

le plastique c'est dramatique

le plastique c'est dramatique

 

 

 

 

 

“Cela a un effet boule de neige car je sais qu’en rentrant, ils en parlent à leurs parents, à leurs amis, qu’ils ont compris et entendu le message. J’ai même l’impression que sensibiliser les enfants est plus utile que d’en parler aux adultes qui considèrent que le mal est déjà fait.”

 

La dépollution de la Berre

Malheureusement, c’est un projet qui est et sera toujours en cours puisque les gens n’ont pour le moment pas arrêté d’y jeter des déchets.

Maxime organise régulièrement des collectes sur différents spots de baignade, lui et son équipe ont déjà sorti plusieurs tonnes de déchets en tous genres de la Berre et pourtant, ce n’est jamais terminé. Il considère que sans le travail de ses bénévoles, la Berre serait aujourd’hui une décharge à ciel ouvert. 

“Il suffit d’une seule personne pour souiller un paysage magnifique”

le plastique c'est dramatique

Si cela a été rendu possible, c’est grâce au financement du budget participatif du département de l’Aude qui a permis à Maxime de financer un fourgon avec des capacités de stockage de déchets beaucoup plus importantes, ainsi que du matériel pour l’association. 

 

Organisation des collectes

L’association intervient sur le littoral et sur des zones dites humides (lacs, rivières…) afin d’empêcher les déchets d’arriver jusqu’aux océans, et parfois même en milieu urbain.

La fréquence varie selon le nombre de bénévoles mais en moyenne, cela tourne autour d’une à deux fois par mois l’hiver, et moins souvent l’été à cause de la chaleur. 

L’association compte 5 fidèles et les autres bénévoles s’inscrivent selon leurs disponibilités. Maxime renseigne les dates à l’avance sur Facebook et à la mairie du village. Tout le monde peut s’inscrire sur la plateforme digitale : un geste pour la mer via la carte interactive des collectes.

Suite aux sensibilisations de Maxime auprès des enfants, ces derniers poussent parfois leurs parents à venir collecter des déchets et la tâche se veut souvent moins ardue qu’escomptée. 

“Les enfants considèrent plus facilement la planète comme leur maison, ils savent qu’il est nécessaire d’en prendre soin. C’est triste, mais ils ont peur et peut-être qu’il fallait en arriver là pour espérer une fin positive. J’ai l’espoir d’un monde meilleur grâce à eux!”

 

Enjeux

 

“Pour moi, les politiques devraient s’emparer du sujet de l’écologie. L’écologie n’a pas de parti et ne pas considérer l’environnement dans un programme politique n’a pas de sens. En France, nous avons les moyens de recycler, il n’y a aucune raison de jeter dans la nature à moins de vouloir lui nuire consciemment!” 

Pour Maxime, il ne s’agit pas d’un manque de sensibilisation sur le sujet car nous entendons régulièrement parler du réchauffement climatique, de la pollution ambiante et certains d’entre nous souffrent même d’éco-anxiété. 

La vraie question est : qu’est ce qui motive les gens à respecter la planète si ce n’est la sauver et offrir un monde meilleur aux générations futures ?

Pour lui, le manque de considération politique décourage les citoyens d’agir et il faudrait mettre en place des politiques de dépollution avec sanctions financières afin de décourager les pollueurs.

“J’ai parfois l’impression que mes actions sont une goutte d’eau dans l’océan, mais j’ai au moins la conscience tranquille et à défaut de parfait, je fais de mon mieux. Il n’y a pas de petit geste lorsque l’on est 7 Milliards sur Terre.”

Maxime confie qu’il aimerait avoir plus de contrats à grande échelle pour pouvoir transformer son association en entreprise et s’y consacrer à plein temps. Il cite par exemple les routes du département qui sont extrêmement polluées par les automobilistes. 

 

 

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Un geste pour la mer

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visuel quatrième édition de la journée des partenaires

RETOUR SUR LA QUATRIÈME ÉDITION DE LA RENCONTRE DES PARTENAIRES ID CITY

Retour sur la quatrième édition de la rencontre des partenaires iD City

 

Une communauté de plus en plus étendue 

À ce jour, plus d’une cinquantaine de partenaires ont choisi la solution iD City pour mener leurs démarches de démocratie participative numérique. De natures diverses (collectivités territoriales, universités, bailleurs sociaux…), ces structures présentes dans toute la France et au Luxembourg, forment la communauté des partenaires iD City. La communauté des partenaires iD City se réunit une fois par an lors d’un temps fort à Nantes à l’occasion de la rencontre des partenaires, se retrouve lors de webinaires et échange de manière continue sur une plateforme numérique dédiée.

Cette communauté vise à favoriser les liens entre acteurs et actrices de la participation, à développer le partage d’expériences entre pairs et à contribuer à la montée en compétences de chacune et chacun sur les questions de démocratie participative. Il s’agit également de faciliter l’appropriation de la plateforme et de réfléchir collectivement à ses évolutions. 

journée des partenaires 2023

Retour sur la 4ème rencontre des partenaires

C’est dans ce cadre qu’une vingtaine de nos partenaires se sont retrouvé·es à Nantes le 17 Octobre dernier pour la quatrième rencontre de la communauté. Rythmée par des moments conviviaux et des temps de réflexion collective, cette journée a permis à nos partenaires de se rencontrer et de prendre connaissance des actualités d’iD City. De nombreux échanges ont également eu lieu sur l’avenir de notre plateforme numérique et sur les démarches participatives menées par les un·es et les autres.

  • Le nuancier des démarches participatives

La deuxième partie de la matinée était dédiée à un atelier visant à présenter la diversité des démarches participatives mises en place par les partenaires iD City et leur déclinaison sur notre plateforme.

Les participant·es ont ainsi pu partager les démarches mises en place au sein de leur structure :

🟩Les appels à idées et appels à projets comme la boîte à idées destinée aux agents du Tarn, l’appel à projets CVEC de l’université de Tours, ou encore, les appels à projets menés dans le domaine social du département de l’Hérault.

🟩Les instances participatives pérennes comme les Conseils des Enfants et des Aînés de Saint-Avé, le groupe de travail sur le participation citoyenne de Talence, ou encore le Conseil local du handicap de Quimper.

🟩Les dispositifs participatifs ponctuels comme la consultation sur l’évolution de l’offre culturelle de Vannes, la consultation sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin de la Savoie, ou bien la co-construction de la Journée du Patrimoine de Quéven

🟩Le droit d’interpellation comme le droit de pétition proposé à Quimper.

En somme, il existe une multitude de démarches qui méritent d’être mises en valeur et démocratisées ! D’autant plus qu’elles peuvent se décliner sur notre plateforme grâce aux multiples fonctionnalités qu’elle propose.

journée des partenaires 2023

  • Ateliers à la carte…

L’après-midi, les partenaires présents ont pu choisir d’aborder les sujets qu’ils et elles souhaitaient ! 

Ainsi, certain·es partenaires ont choisi de réfléchir à la mise en œuvre opérationnelle du budget participatif, de l’instruction des projets avec les services à l’accompagnement des porteurs et porteuses de projet. Tandis que d’autres ont réfléchi à des solutions permettant d’optimiser le back-office de notre plateforme. Enfin, les esprits se sont échauffés sur la question : comment faciliter l’inscription et la participation sur la plateforme ?

Cet atelier a été plus qu’instructif pour nous et nos partenaires puisque l’intelligence collective était au rendez-vous : du partage d’expérience à la recherche active de solutions communes.

Journée des partenaires 2023

Merci aux participant·es de cette quatrième édition de la rencontre des partenaires, nous avons déjà hâte d’être l’année prochaine !

 

L’équipe iD City

 

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une brocante eco solidaires dans les landes

Une Brocante Eco-Solidaire dans les Landes

Une Brocante Eco-Solidaire dans les Landes avec l’association Graines de Partages

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du département des Landes que Marine et Mehdi ont déposé l’un des 54 projets lauréats parmi les 280 proposés en 2022. Tous deux font partie de l’association Graines de Partages, créée en 2015, dont Mehdi a pris la direction depuis 2020. Son objet est de contribuer à la préservation de l’environnement, à la promotion de la solidarité et à la dynamisation économique de son territoire. Le projet consiste à la mise en place d’une recyclerie dans le sud des Landes, à Mimbaste (40) : la Brocante Eco-Solidaire. Il s’agit d’un lieu de collecte, de valorisation et de revente d’objets de seconde main, pour leur offrir une nouvelle vie et éviter ainsi le gaspillage.

Les objectifs du projet : 

“Dans la recyclerie, nous collectons, valorisons et revendons à petits prix des objets et équipements de seconde main. L’objectif est d’abord social car les prix sont à la portée de toutes les bourses, mais également écologique puisque cela permet de lutter contre les déchets et la surconsommation.”

Les dons se font de façon volontaire directement sur le lieu de l’association à Mimbaste, mais Mehdi indique que les membres de l’association peuvent aussi se déplacer sur le lieu de collecte sur demande du donneur. Graines de Partages est également conventionnée par un syndicat de gestion des déchets qui a mis à disposition de l’association un conteneur dans une déchetterie afin de collecter les objets initialement destinés à la poubelle afin de leur offrir une nouvelle vie.

En parallèle de la recyclerie, deux autres projets ont pu être lancés : le café atelier éco-solidaire, un espace de vie sociale où des ateliers ont lieu chaque semaine, ainsi que la maison éco-solidaire, un tiers-lieu de rencontres et de partage. 

L’association Graines de Partages : 

L’association a été initialement créée pour mettre en relation les consommateurs avec des producteurs locaux qui avaient du surplus de production à donner ou à vendre. L’objectif était donc de lutter contre le gaspillage et créer du lien social.

Une nouvelle équipe a été constituée en 2020 lorsque Mehdi a repris l’association, c’est à ce moment-là que l’idée de la brocante éco-solidaire est émise et que le monde du réemploi est envisagé. La recyclerie voit alors le jour en Avril 2021.

“Aujourd’hui, nous sommes cinq salariés dans l’association, une dizaine de membres au conseil d’administration et une vingtaine de bénévoles.”

Les objectifs de l’association restent sensiblement les mêmes, avec des moyens différents. Le volet social est très important pour Mehdi qui organise une fois par mois un atelier sur des thèmes touchant à l’écologie, l’économie circulaire mais également des ateliers bricolages au sein du nouvel atelier. 

 

L’avancée des projets depuis le budget participatif :

Participer au budget participatif en 2021 a été un réel coup de pouce pour aménager l’espace de vie sociale de la recyclerie. L’atelier a pu être équipé avec l’enveloppe gagnée et ainsi devenir un lieu professionnel avec de nombreux outils, des rangements et des établis où chacun peut venir bricoler, et où les objets abîmés peuvent être réparés voire upcyclés. Malgré tout, au moins 90% des choses qui arrivent sont revendues telles quelles car faire du surcyclage est très chronophage.

“Nous sommes fiers d’avoir cet atelier qui nous permet de répondre à des demandes professionnelles : nous avons récemment eu l’occasion de meubler une crêperie avec des meubles upcyclés (surcyclés). Nous avons créé les tables avec des supports Singer de machine à coudre, et avons fourni des chaises de seconde main.”

Cela ne s’arrête pas là, l’association a aussi créé des meubles pour une école, ou encore pour un syndicat de gestion des déchets dans le but de proposer des animations à des enfants.

Les enjeux

“La difficulté réside dans le fait de faire passer le message aux clients de la recyclerie que tout ce qui y est réalisé est coûteux et que les prix ne sont pas négociables car ils sont déjà très bas et que nous avons des salariés et un loyer à payer. Nous donnons à des particuliers en difficulté et à des associations qui ont pour but d’aider les gens, mais nous considérons que les personnes qui ont les moyens n’ont pas à négocier.”

Les objectifs à long terme sont de continuer à développer le pôle social autour de la recyclerie, qu’il devienne plus attractif et de notoriété publique, que tout le monde puisse venir développer ses idées et partager : des professionnels de toutes sortes vont s’installer dans le tiers lieu.

L’association pourrait même devenir un pôle touristique puisqu’elle propose de nombreux ateliers. Il est aussi possible de chiner, de découvrir l’endroit, de faire des rencontres au café…

une brocante eco solidaire dans les landes

De l’instruction du projet à l’annonce des lauréats : 

“La plateforme iD City a été facilement accessible, nous avons particulièrement apprécié la sélection sur carte et le fait que l’inscription soit verrouillée avec les mails. Nous sommes surtout fiers d’avoir gagné car il s’agissait de notre première participation et cela a vraiment permis de faire avancer l’association. En ce qui concerne la communication, l’avantage de notre projet est que nous avons autant de membres que de clients, et nous avons pu communiquer sur nos objectifs et ainsi obtenir le vote de notre base de sympathisants disponibles et contactables facilement.”

Après la phase de votes, le département a été un réel soutien pour l’association, les élus sont venus visiter le lieu et l’association a été citée dans la presse.

 

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Une forêt nourricière pédagogique dans l’Aude

C’est dans le cadre de la première édition du Budget Participatif du département de l’Aude que Céline et Olivier ont déposé l’un des 32 projets lauréats parmi les 225 proposés en 2020. Tous deux sont adhérents de l’association Cap-Heol, créée en 2005, et dont le siège a été transféré dans l’Aude en 2017. En 2018, un an avant le lancement du budget participatif, l’association acquiert un terrain en friche sur la commune de Montazels pour y réaliser son projet. Ce dernier consiste à créer une forêt nourricière pédagogique afin de préserver et enrichir la biodiversité du territoire Audois. Dans cette forêt-jardin associative de cinq hectares, on cultive non seulement des végétaux, mais aussi, la gratitude.

Les objectifs du projet : 

Les objectifs sont multiples : Participer à l’autonomie et à la résilience alimentaire du territoire, expérimenter, partager et transmettre la permaculture végétale.

L’intérêt de réaliser ce projet de façon associative est de pouvoir impliquer les voisin·e·s et citoyen·ne·s dans le projet collectif pour relocaliser la production de fruits et légumes, tout en se reconnectant à la nature. D’autant plus que les métiers et les travaux agricoles sont aujourd’hui dévalorisés ou sous-valorisés de par la facilité d’accès que nous avons en allant acheter notre nourriture en supermarché.

Le premier enjeu a été de régénérer le sol calcaire peu fertile incendié quelques années auparavant et d’enrichir la biodiversité. Il s’agit donc de partir de la lisière de forêt existante et de la développer petit à petit en reboisant avec des végétaux comestibles. Il s’agit bien d’une amélioration de l’existant et non d’une transformation totale.

C’est d’ailleurs le principe de la forêt-jardin, le stade abouti d’un écosystème comestible en permaculture. Il s’agit d’un mélange de plantes sauvages, d’arbres et d’arbustes fruitiers, de légumes perpétuels et de plantes aromatiques et médicinales qui s’intègre pleinement dans la biodiversité existante. L’association Cap-Heol cherche à introduire un maximum d’espèces et de variétés de façon à diversifier la forêt-jardin, on y compte alors plus de 200 espèces et 500 variétés différentes. Ainsi, plus de 800 arbres et arbustes ont été plantés depuis 2018. 

La forêt nourricière est un projet tourné vers l’avenir qui vise à rendre la Terre que nous laisserons aux générations futures dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvée. Une terre peu fertile peut retrouver sa biodiversité d’antan, c’est un véritable élan d’espoir axé sur la transition écologique, qui fait partie intégrante des préoccupations actuelles.

 

Se reconnecter à la nature : 

Finalement, le but sous-jacent de la forêt-jardin collective est de retrouver ce plaisir ancestral de produire, récolter de manger la nourriture provenant de terres collectives, et de prendre soin d’un lieu qui prend soin de nous en retour. L’idée est donc de transformer notre milieu de vie pour contribuer à la relocalisation et à la résilience alimentaire du territoire. Il est donc primordial d’élargir la vision utilitariste pour retrouver la connexion au Vivant et aux vivants. Sortir de la propriété individuelle est une piste pour retrouver le respect du bien commun et l’importance du collectif.

“Certaines personnes nous apportent les arbres dont ils ne veulent plus, nous sommes un peu comme la SPA, la société protectrice des arbres !”

Pour se reconnecter pleinement à l’énergie des plantes, au-delà de ce que l’on a appris dans les livres et sur internet, il faut leur laisser le temps de grandir comme elles l’entendent et de respecter au mieux l’environnement naturel. En réalité, cela ramène à l’humilité de l’humain face à la nature, rien n’est prévisible et nous devons nous adapter aux aléas naturels, pas l’inverse.

Lorsque les gens viennent flâner le long des sentiers et prendre un bain de forêt, l’objectif est de sortir du mental, du cérébral pour aller vers l’intuitif, le naturel. 

Sur les parcelles en hauteur de la forêt-jardin, des bassins de retenue d’eau ont été construits dans le but d’irriguer les plantations en contrebas grâce à l’eau de pluie.

Le projet à long terme : 

L’enveloppe financière du budget participatif a été un vrai coup de pouce pour réaliser en deux ans ce qui aurait pu être fait en dix ans. Elle a permis d’agrandir le terrain par l’achat d’une parcelle, de réaliser un bassin d’eau pluviale, de planter, protéger et nourrir environ deux cents arbres et arbustes, d’acquérir de l’outillage, notamment une brouette à moteur et des poteries d’irrigation. En revanche, l’enveloppe ne finance pas l’énergie humaine nécessaire à la mise en place d’animations et de visites. Heureusement l’association a pu compter sur ses adhérent-es et sympathisant-es pour concrétiser ces avancées permises grâce à ce budget participatif. Des élèves de l’école voisine et d’un lycée professionnel ont aussi apporté un renfort bienvenu pour les plantations.

Être lauréate a permis à l’association de se sentir soutenue par les citoyen·es, et lui a donné une légitimité auprès des administrations. L’équipe organise ponctuellement des portes ouvertes et visites guidées du lieu. Une fois le reboisement terminé, la forêt servira de véritable support pédagogique ludique qui attirera des familles. Mais l’heure est à la mise en place, même si un gros travail a déjà été réalisé.

“Nous aimerions développer une activité régulière de maternage d’arbre : nourrir les arbres, désherber leurs pieds, leur parler…”

Au cours de l’année 2022, 80 visiteurs sont venus dans la forêt-jardin et 30 bénévoles se sont impliqués au moins une fois dans les plantations et l’entretien. Le but à long terme est de partager les récoltes et cueillettes avec les bénévoles qui s’impliquent sur le lieu, voire si les récoltes sont bonnes, de les transformer ensemble et de vendre les surplus de fruits et légumes sur les marchés.

 

Retour sur le budget participatif : 

Ce que Céline et Olivier ont apprécié lorsqu’ils ont déposé leur dossier via la plateforme iD City, c’est la simplicité du dossier et l’accessibilité de la plateforme. De plus, l’association a reçu un réel soutien de la part du département de l’Aude, dont plusieurs membres de l’équipe sont venus visiter la forêt-jardin pour évaluer la faisabilité et la viabilité du projet.

Concernant la communication autour du projet, de nombreu·x·ses votant·e·s l’ont découvert sur la plateforme de l’Aude et ont fait le choix de lui donner leur voix. Surtout, Céline a participé à des marchés locaux afin de faire connaître le projet et l’association qui n’était pas connue à ce moment-là puisque Cap-Heol venait d’arriver dans la région. En parallèle, Olivier a appuyé la communication en publiant des vidéos sur le site internet de l’association et sur la page facebook de la forêt jardin de Cap-Heol créée à cet effet.