Articles

Une balade en vélo au Pays de l’Or

Une balade en vélo au Pays de l’Or

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif de l’Hérault que Georges et Annie ont déposé pour leur association « Vélo Pays de l’Or », l’un des 54 projets lauréats en 2021. 

Les objectifs du projet sont simples : donner des moments d’évasion et de joie aux personnes âgées qui sont transportées en vélo cargo par les bénévoles de l’association, créer du lien intergénérationnel et rendre à nos aînés ce qu’ils nous ont donné ou transmis durant leur vie.

L’association « Vélo Pays de l’Or » 

Fondée en 2016 par Annie Gal et deux autres collaboratrices, l’association a de beaux jours devant elle au Pays de l’Or. Tout démarre d’un constat déceptif : il n’existe pas de piste cyclable sécurisée reliant Mauguio et Montpellier.

Aujourd’hui, l’association fait partie intégrante du tissu associatif local et régional et plus précisément de la commune de Mauguio grâce aux nombreuses actions qu’elle met en place. 

En 2019, Georges reprend la présidence de l’association suite à la volonté d’Annie de passer la main. L’association compte aujourd’hui entre 55 et 60 membres permanents et 30 actifs au quotidien. 

L’association a adhéré à la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) qui regroupe aujourd’hui plus de 270 associations de cyclistes urbains. Cette dernière coordonne les échanges d’expériences entre ses associations-membres. 

“Beaucoup plus qu’un club de vélo”, les actions mises en place sont variées : Georges et Annie font de la pédagogie sur les bonnes pratiques à vélo, avec les élèves de 6ème du collège l’Etang de l’Or, avec le service scolaire de la mairie de Mauguio pour travailler avec les CM1 et CM2, et avec le département de l’Hérault. 

Pour Annie, il s’agit d’enseignements essentiels, savoir rouler à vélo en primaire devient obligatoire au même titre que savoir nager.

En plus des ateliers éducatifs, l’association organise des ateliers gratuits d’auto-réparation de vélos et de marquage anti-vol. De plus, elle maintient des cartes interactives des pistes cyclables sur le territoire. Parallèlement, Georges et Annie collaborent avec l’agglomération de Pays de l’Or, le département et la région sur l’amélioration des pistes cyclables.

Le budget participatif en 2021

“Avoir été financés dans le cadre du budget participatif nous a permis d’ouvrir le champ des possibles.”

Cela fait maintenant plus d’un an que l’association tire profit de l’enveloppe reçue grâce au budget participatif. Ce montant leur a permis d’acquérir un triporteur aménagé biplace pour le transport des personnes âgées ou à mobilité réduite. 

Le projet est prévu dans le cadre d’une convention entre l’association « Vélo Pays de l’Or » et l’EHPAD des Aiguerelles à Mauguio. 

Georges et Annie se considèrent chanceux d’avoir été sélectionnés et d’avoir pu acquérir ce vélo cargo. En effet, avoir été financés dans le cadre du budget participatif leur a permis d’ouvrir le champ des possibles des actions qui leur plaisent et qui plaisent autour d’eux.

Le département s’est aussi bien investi, il y a eu une première réunion d’information puis une visite. Une chargée de participation citoyenne du département a même fait une balade à bord du vélo cargo !

 

La balade des aînés heureux

“Une dizaine de personnes se porte volontaire chaque jeudi pour se balader.”

Les candidats pour se balader, ça n’est pas ce qui manque ! On compte une dizaine de candidats chaque jeudi pour se balader.

Réaliser les balades en vélo cargo est bénéfique pour l’association car cela offre une bonne visibilité, mais aussi dans la commune de Mauguio, cela crée une émulation. Georges confie que cela offre une reconnaissance de l’association dans la ville qui est assez intéressante.

Cela se traduit par des signes de la main, des encouragements et cela fait chaud au cœur pour Annie, Georges et tous les autres membres de l’association qui reçoivent une reconnaissance pour tout le travail investi.

“Il nous arrive de retourner sur le lieu de vie ou les endroits chargés de souvenirs.”

A chacun sa balade! La plupart des résidents de l’EHPAD ont été avant tout résidents de Mauguio. Une simple balade peut alors se transformer en véritable rétrospective de la vie de la personne en revenant sur le lieu de vie de la personne ou des endroits chargés de souvenirs. 

Et après ?

Parfois, Georges amène ses petits-enfants durant les sorties afin de profiter de balades intergénérationnelles. Cette action spontanée constitue aujourd’hui un vrai projet. En effet, les personnes âgées baladées en vélo pourraient être accompagnées de leurs enfants et petits-enfants. Cela sortirait du cadre même de l’EHPAD car il pourrait aussi s’agir de personnes âgées vivant dans le village. 

L’association envisage d’acquérir un autre triporteur qui permettra de transporter directement les fauteuils roulants. Cela éviterait de manipuler le résident pour le faire s’asseoir dans le vélo cargo. Celui-ci serait possiblement financé par l’EHPAD de Mauguio qui est un établissement géré par la Croix-Rouge.

D’autres EHPAD sollicitent l’association pour étendre le concept de balades en d’autres lieux. Pour l’heure, cela n’est pas envisageable au vu des moyens matériels et du temps dont les membres de l’association disposent.

Selon Annie et Georges, l’idéal serait que chaque commune crée son association et organise ses balades. 

 

 

#️⃣​ Suivre Vélo Pays de l’Or : 

🆕​ Découvrir toutes les actualités iD City

 

Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

 

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du département de l’Hérault que le coordinateur du Humanlab Saint-Pierre, Benoît Sijobert ainsi que Matthieu Vezolles, responsable mécénat, ont déposé l’un des 54 projets lauréats en 2021.

Le Humanlab Saint-Pierre est un laboratoire collaboratif de fabrication numérique destiné aux personnes en situation de handicap.

En deux ans, le Humanlab s’est imposé comme le maillon manquant dans l’amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Le laboratoire propose des réalisations sur-mesure, individualisées, et répondant à des besoins réels n’ayant trouvé aucune solution satisfaisante. Depuis la création de l’association, 160 projets ont été menés en bonne intelligence collective.

Les membres de l’association

« Certains étudiants avec qui nous avions collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études. »

Ce lieu expérimental situé à Palavas-les-Flots (34) a pour ambition d’accompagner les porteurs de projets dans la conception d’aides techniques innovantes répondant à leurs besoins, grâce à une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé et de bénévoles.

Les adhérents sont des membres de l’association qui ont déjà ou qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement, ou alors des professionnels de santé ayant envie de contribuer aux innovations. 

En termes de ressources humaines, on compte un ingénieur, un médecin, deux ergothérapeutes et un orthoprothésiste.

Benoît ajoute que le Humanlab Saint-Pierre s’appuie aussi au besoin sur les compétences d’autres personnes du réseau Humanlab, notamment au niveau du département avec les écoles académiques locales : le Lycée Jean-Mermoz, Polytech Montpellier et l’école des mines d’Alès. Certains étudiants avec qui le Humanlab a collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études.

 

L’innovation de A à Z

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution. »

Le point de départ de chaque innovation est le besoin exprimé par une personne en situation de handicap, enfant ou adulte. En effet, quelle que soit la forme du handicap, ces personnes n’ont souvent pas trouvé de solution adaptée dans le commerce et ont besoin d’une innovation et d’une aide sur mesure.

Les projets sont très variés. Il peut s’agir d’un papa qui souhaite un système de déambulateur pour emmener son enfant en moto, ou encore d’une personne âgée qui cherche un moyen de continuer à signer ses chèques.

Certaines personnes choisissent de déléguer le processus de fabrication en ne participant qu’à la réflexion puis au test lorsque le projet voit le jour, et d’autres s’impliquent tout au long du processus. 

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution » ajoute Benoît.

Lorsque la personne considère que le Humanlab a répondu à son besoin, l’outil créé est directement partagé sur internet via une plateforme collaborative où tout le monde peut parcourir les projets et s’en inspirer. 

Il s’agit de low tech ou d’innovation frugale. Tout est libre de droits et gratuit, de l’adhésion à la fabrication de la solution. Effectivement, le projet doit être simplement reproductible pour d’autres personnes exprimant le même besoin. C’est pour cela que Benoît recommande d’éviter les composants particuliers et les pièces spécifiques difficilement trouvables…

Benoît donne l’exemple de la réalisation d’un exosquelette pour les enfants atteints de myopathie :

« On aurait pu faire un exosquelette très coûteux avec des moteurs électriques… Mais l’idée est de faire l’inverse de façon à ne pas être limité. En revanche, nous évitons la réalisation des projets pouvant porter atteinte à la sécurité. Par exemple, modifier une assise de voiture, toucher les commandes du fauteuil roulant, etc. »

Avancées grâce au budget participatif

« Nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants : c’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

L’enveloppe du budget participatif a permis au Humanlab Saint-Pierre d’acquérir du matériel indispensable afin d’accompagner encore plus de personnes en situation de handicap vers l’autonomie : machine à recycler le plastique, poste à souder, outils de bricolage, ordinateur et vidéoprojecteur, mais aussi et surtout, des outils numériques tels que l’impression 3D permettant la fabrication d’outils techniques en grand format… 

Voici un exemple concret d’outil technique fabriqué grâce à l’imprimante 3D : 

« Nathan a un volume de jambes différents entre la jambe droite et la jambe gauche, il complexait beaucoup et nous lui avons imprimé un gabarit qu’il vient mettre par-dessus sa jambe déficiente. Cela a pour effet de combler la différence de volume. C’est une solution qui était assez difficile à réaliser à l’époque mais depuis que nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants sur ce genre de demandes. C’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

De plus, dans une démarche durable et éco-responsable, s’équiper d’une recycleuse de plastique permet au Humanlab de valoriser les déchets issus des tests de conception.

L’enveloppe a également permis de financer des valises à outils dans le but d’organiser un événement en Juin 2023 auquel 50 personnes venues des quatre coins de la France ont assisté. Le but était de prototyper quatre projets différents. Il s’agissait de prototypage rapide, sur trois jours, ainsi, quatre projets on avancé bien plus vite que prévu !

Les projets marquants

« Certains projets sont techniquement challengeants mais l’aide et l’autonomie apportées par le projet ne sont pas forcément liées à sa complexité. »

Certains projets ont marqué l’association bien qu’il soit toujours difficile de choisir parmi les projets réalisés par le Humanlab. En effet, certains projets sont techniquement challegeants mais l’aide et l’autonomie apportées ne sont pas forcément liées à sa complexité.

Benoît pense par exemple à l’orthèse de la petite Emilie. En effet, suite à une atteinte du plexus brachial, son bras droit était inerte. Pour lui permettre d’utiliser son bras, le Humanlab Saint-Pierre lui a fabriqué un système à placer au-dessus du bras. Il s’agit d’un moteur intégré lui permettant de plier son bras lorsqu’elle touche un bouton. 

Benoît nous parle également d’un projet permettant à une personne tétraplégique de jouer à la pétanque. Il s’agit d’un projet vraiment très simple mais permettant à ces personnes de ne pas être exclues. Cette invention leur a valu le concours du grand prix international de Handicap international.

Les objectifs à long terme

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus. »

Aujourd’hui avec tous les projets, il est flagrant que c’est un lieu qui doit exister. Pour Benoît, le challenge est de ne pas s’éloigner des directives originelles du lieu. C’est-à-dire ne pas faire de ventes, ne pas breveter les inventions… Ce qui est sûr, c’est que le Humanlab va rester sur le modèle du mécénat avec la Fondation Saint-Pierre.

En effet, la Fondation Saint-Pierre prend à sa charge les coûts de fonctionnement du local, le versement des salaires et de la fabrication des solutions au profit des enfants et des adultes en situation de handicap, gracieusement grâce à l’argent collecté lors des 24H Saint-Pierre

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus » confie Benoît. Pas si simple, mais en très bonne voie puisque l’activité est exponentielle depuis deux ans. Le Humanlab est submergé par les demandes, à tel point qu’il a dû mettre en place une liste d’attente.

Un autre point à débloquer pour l’association est de trouver des partenaires qui s’engagent au long terme afin de soulager l’association d’un point de vue financier.  L’idéal serait aussi de trouver des entreprises au niveau local qui acceptent de soutenir ce lieu grâce à des dons et du mécénat.

Encadrement du projet

« L’idée du budget participatif est super, mettre au vote ce soutien et cette aide qui nous a beaucoup aidé à faire grandir l’association, et surtout, à aider plus de monde. »

D’après Benoît, la communication avec le département a été fluide, facile d’interaction et souple en termes d’organisation. Il souligne également la transparence du processus. En effet, il a pu avoir une visibilité du dépôt de projet à l’obtention des fonds, jusqu’au suivi après les résultats.

De même pour la plateforme iD City, qualifiée d’interactive et esthétique. 

Pour lui, l’idée du budget participatif est super : mettre au vote ce soutien et cette aide qui les a beaucoup aidé à faire grandir l’association et surtout, à aider plus de monde.

 

 

#️⃣​ Suivre le Humanlab Saint-Pierre : 

Facebook

Youtube

#️⃣​ Suivre la Fondation Saint Pierre sur les réseaux sociaux : 

LinkedIn

Facebook

Instagram

🆕​ Découvrir toutes les actualités iD City

 

Lutter contre la précarité menstruelle grâce au budget participatif

Marie Richard a participé à la première édition du Budget Participatif de l’Hérault en déposant l’un des 432 projets proposés en 2020. Son idée portait sur la mise à disposition de boîtes à don de protections hygiéniques dans plusieurs établissements scolaires et médico-sociaux du Département.

Ses objectifs sont multiples : aider les femmes dans le besoin, mettre en avant la solidarité et déconstruire le tabou de la précarité menstruelle et plus généralement des règles. En France, près de 2 Millions de femmes seraient concernées par cette précarité, et certaines jeunes filles manqueraient même l’école parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des protections.

Pour déposer son projet et s’assurer qu’il puisse être réalisé, Marie a collaboré avec une association en mesure de fournir les boîtes à dons : Les Solibox.

L’accompagnement de l’association Les Solibox

capture solibox

Fondée en 2019 par deux étudiant·e·s, Léa Martinez et Romain Portella,  Les Solibox est une association qui vise à lutter contre la précarité menstruelle et le tabou des règles.

L’association met à disposition des boîtes de dons de protections hygiéniques (tampons, serviettes,…) en libre service dans les rues de Montpellier et au sein des établissements scolaires. Pour favoriser l’utilisation de ces boîtes, l’association communique beaucoup sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn et Twitter) et dispose d’un site internet. Des événements sont également organisés afin de récolter des fonds. 

Déjà trois boîtes installées sur le territoire

capture solibox

Le projet de Marie ayant été désigné lauréat grâce aux votes des Héraultais·e·s, le Département de l’Hérault a financé 4 boîtes de dons. Trois d’entre elles ont déjà été installées : une au lycée Jean Jaurès dans la commune de Saint-Clément-de-Rivière, près de Montpellier, une au sein de l’agence de solidarité de Ganges et une au lycée de Sète.

Outre l’installation des boîtes, le projet comprend également leur rechargement grâce à un stock important de protections hygiéniques. L’objectif à long terme est que ces boîtes soient alimentées par toutes les personnes qui souhaitent mettre à disposition des protections hygiéniques et que celles qui en ont besoin puissent se servir librement.

Un accompagnement continu des services départementaux

Marie explique que “le Département de l’Hérault a été aidant pour la convention, réactif et très présent tout du long de la démarche, tout comme l’association, le lycée et l’agence partenaires, malgré le contexte assez difficile de la crise sanitaire.” Les services départementaux ont suivi l’accomplissement du projet jusqu’au bout. En effet, la porteuse du projet a eu un référent avec qui elle pouvait échanger en cas de questionnement et qui a su la conseiller pour mener à bien son projet.

La mise en avant du projet grâce à la plateforme du budget participatif

La porteuse de projet a pu s’appuyer sur la communication menée par le Département : “les votes viennent des personnes qui se sont intéressées à mon projet en le découvrant sur la plateforme lors de la phase des votes du budget participatif”.

Marie décrit son expérience comme enrichissante, agréable, fluide, et se réjouit d’avoir rencontré des personnes partageant ses convictions. Marie tient à “rendre moins tabou la précarité menstruelle qui peut toutes nous toucher ou toucher notre entourage”. Elle aimerait poursuivre cette lutte et continuer de faire bouger les choses : “pour beaucoup de femmes, la précarité menstruelle paraît assez loin, alors que pour certaines personnes ça devient vite un cauchemar, notamment pour les jeunes filles qui manquent l’école à cause de cela”.