Interview de Fabien Leroy, directeur de cabinet du Maire de la Ville de Pessac

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Rencontre avec Fabien Leroy, directeur de cabinet du Maire de la Ville de Pessac

La Ville de Pessac (61 859 habitants) a lancé son premier budget participatif en 2018. Les Pessacais disposaient d’une enveloppe de 200 000 euros pour proposer des projets qui répondent à leurs besoins. Rencontre avec Fabien Leroy, directeur de cabinet du Maire de la Ville de Pessac, pour en savoir plus.  Entretien réalisé en septembre 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Le CESEL (Conseil économique social et environnemental local), les conseils citoyens, les mairies de proximité, les conférences de secteur (la ville est divisée en 4 secteurs), le Maire en direct (rencontres avec le Maire sans RDV).

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Cela permet d’identifier des besoins imprévus et offre un échange constructif et direct entre la municipalité et les habitants. Cela offre également aux habitants la possibilité de s’investir dans la vie locale plus facilement.

Quelles sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

Une faible participation, avec toujours le même noyau dur de participants. On constate également une érosion au fil du temps. Une difficulté à toucher toutes les couches de la population (actifs, étudiants…).

Quelle(s) concertation(s) avez-vous par exemple menées avec iD CITY ?

Le budget participatif de la Ville de Pessac lancé en février 2018.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

C’est un outil clés en main. La facilité d’utilisation d’une plateforme numérique permet de toucher un éventail de la population plus large, plus rapidement. Un autre avantage est la diffusion plus complète et variée de l’information (vidéos, fichiers joints, photos…). Et c’est plus ludique.

Quels résultats (chiffres) et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Pour une première expérience dont les délais de mise en place ont été contraints, les résultats sont satisfaisants : 71 projets déposés, 350 commentaires, 260 votes et au final 14 projets retenus.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Le budget participatif sera reconduit en 2019.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

A Pessac, accentuer la démocratie participative est une volonté forte. Même si une concertation numérique reste un moyen comme un autre de consulter les citoyens, cela permet d’offrir une meilleure association des habitants à la gestion municipale : cela libère la parole des citoyens qui, du coup, s’investissent plus facilement. 

Trop souvent, la concertation avec les citoyens se résume à une information municipale et quelques ajustements de principe sur les projets présentés. A Pessac, nous avons la conviction qu’il faut réinventer le mode de concertation et tendre vers la participation citoyenne. Plus ouverte, moins normée, favorisant davantage les interactions avec les habitants et entraînant ainsi une modification réelle des décisions politiques. La plateforme IDCITY nous a permis tout cela.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Ce type de concertations permet de répondre plus spontanément aux préoccupations des experts du quotidien que sont les citoyens. Cela favorise également un dialogue plus direct.

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Interview de Nicolas Bernard, responsable du service développement durable / agenda 21 de la Ville de Concarneau

Rencontre avec Nicolas Bernard sur la concertation numérique à Concarneau

La ville de Concarneau (19200 habitants, située dans le Finistère) a recours à la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Rencontre avec Nicolas Bernard, responsable du Service Développement Durable / Agenda 21 à la Mairie. Entretien réalisé au cours du moins de février 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Nous avons mis en place des conseils de quartier afin de favoriser le dialogue avec les citoyens, que nous complétons avec des enquêtes publiques et des réunions publiques le cas échéant. Pour certains projets, nous prévoyons des dispositifs spécifiques, comme des groupes de travail ou des ateliers citoyens, mais ces derniers restent relativement rares.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Si je prends l’exemple des conseils de quartier et des réunions publiques, ils permettent de créer des espaces de dialogues, de rencontres et d’écoute mutuelle entre la ville et ses habitants. En cela, les dispositifs physiques permettent d’informer les citoyens. Pour ce qui concerne les enquêtes publiques, cela relève du réglementaire et des procédures.

Quels sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

La diversité des habitants touchés par ces dispositifs physiques reste faible et, au final, peu représentative. De plus, ils peuvent refléter des formats parfois peu dynamiques, qui demandent en outre un savoir-faire en médiation. La pédagogie du “travailler ensemble” et de la concertation demande un temps long pour arriver à dépasser l’intérêt individuel et le côté “liste de doléances” que peuvent susciter ce type de dispositifs.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà mené avec iD CITY ?

Avec la plateforme numérique proposée par iD CITY, nous avons mis en place un recueil de propositions d’actions auprès des habitants dans la phase d’élaboration de l’Agenda 21 local. Nous avons réitéré l’expérience dans le cadre de la modification du zonage du plan local d’urbanisme d’un quartier de Concarneau, en l’occurrence le quartier Foch.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Avoir recours à une plateforme numérique permet de se donner les moyens de toucher un public plus large et plus diversifié. Cela crée également une dynamique davantage en phase avec l’échange d’informations via les réseaux sociaux. Parmi les avantages, il y a aussi celui d’investir un champ de la concertation qui est complémentaire des dispositifs physiques et adaptés à de nouveaux rythmes de vie. L’utilisation d’un volet numérique est proactif car il permet d’aller au devant des habitants et de faciliter leur participation.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Concrètement, grâce à la complémentarité de la plateforme numérique, plus d’une centaine de personnes non habituées des dispositifs physiques classiques se sont exprimées, pour un total de 100 propositions pour l’Agenda 21 (et autant de commentaires, avec seulement deux modérations nécessaires !) et autant pour la concertation sur le quartier Foch.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Nous projetons de mener une concertation sur le réaménagement des abords de l’espace jeune, ainsi que pour le projet de réaménagement de la place du Général de Gaulle située en centre-ville.

En quoi le recours à la concertation numérique peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Le recours à des concertations numériques fait évoluer la manière de gérer une collectivité car elles participent à la modernisation du service public. Elles contribuent aussi à la prise en compte de la parole citoyenne. Or nous constatons une demande de plus en plus forte de la part des habitants à ce sujet.

En quoi la concertation numérique peut-elle contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Les concertations numériques peuvent contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens à la condition que la concertation s’inscrive dans un ancrage local avec une réelle contribution à la prise de décision par les élus au final. Elles peuvent aussi faciliter l’acceptabilité sociale et changer le regard des habitants, non seulement sur les agents municipaux mais aussi sur les projets municipaux. Elles ne peuvent que renforcer le sentiment d’être à l’écoute en donnant aux habitants les moyens concrets de pouvoir participer à une concertation citoyenne, dans un cadre avec des règles du jeu claires et définies à l’avance pour éviter tout risque de démagogie.

Interview d’Alain Tuillière, maire de la Ville d’Aytré

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Rencontre avec Alain Tuillière, maire de la Ville d’Aytré, à propos de la plateforme de budget participatif

En complément de dispositifs physiques ponctuels, la Ville d’Aytré (8 800 habitants, située en Charente-Maritime) utilise la concertation numérique dans le cadre du budget participatif afin de toucher un public le plus large possible. Rencontre avec Alain Tuillière, maire d’Aytré. Interview réalisée au cours du mois de février 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Nous n’avons pas de dispositifs physiques réguliers favorisant ces échanges. Par contre, nous travaillons beaucoup avec les associations de quartier qui assurent un lien entre les administrés et la Ville. Nous organisons également des réunions publiques ponctuelles pour créer des espaces de dialogue avec les citoyens.
Concernant le budget participatif pour lequel nous avons mis en place un volet numérique afin de mener à bien la concertation citoyenne, nous avions par exemple prévu une urne géante sur la place de la Mairie afin de prévoir un point de collecte disponible 24 heures sur 24.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Les dispositifs physiques restent nécessaires, notamment pour pallier à la fracture numérique et ne pas exclure les habitants qui n’ont pas accès à Internet et qui ne sont pas équipés pour pouvoir participer à une concertation numérique.

Quels sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

Les dispositifs physiques restent laborieux : si l’on reprend l’exemple de l’urne, cela nécessite de saisir ensuite, au sens informatique du terme, chaque bulletin récolté pour valoriser leur prise en compte dans le cadre de la consultation sur le budget participatif. Privilégier les votes numériques permet donc un gain de temps et d’efficacité non négligeable puisque cela évite les saisies manuelles, dans un contexte où les budgets de fonctionnement d’une ville sont restreints du fait des baisses de dotation de l’État.

Quelles concertations avez-vous par exemple mené avec iD CITY ?

À ce jour, nous avons mené deux concertations via la plateforme numérique d’iD CITY au sujet du budget participatif.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique de budget participatif ?

À l’échelle de notre ville, le recours à une plateforme numérique permet de simplifier la démarche et de toucher un public plus large et/ou absent à nos réunions publiques. C’est un moyen d’intéresser davantage les administrés à la chose publique. C’est l’une des solutions à ne vraiment pas négliger si l’on souhaite intéresser davantage les habitants d’une ville aux questions de citoyenneté. C’est aussi un outil de gestion de projet et d’archivage efficace puisque via une telle plateforme, toutes les informations sur une concertation sont réunies. C’est même indispensable pour accompagner de tels projets.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Lors des concertations sur les budgets participatifs, nous avons pu observer que la répartition des participants était plutôt équitable entre celles provenant des dispositifs physiques (l’urne géante située sur la place de la mairie) et celles issues de la plateforme numérique, avec un léger avantage tout de même pour cette dernière. Notre objectif est de renforcer cette tendance afin que la concertation numérique prenne le pas sur les dispositifs physiques.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Nous comptons mener une concertation incluant un volet numérique dans le cadre de la prochaine édition du budget participatif.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

La consultation citoyenne se dématérialise progressivement. Il s’agit de modifier les usages et d’avoir recours à l’outil qu’est Internet tout en s’assurant de n’exclure personne de ces consultations. Le recours à une concertation numérique permet aussi de toucher des publics habituellement absents des dispositifs physiques, comme les jeunes ou les familles dont les parents mènent une vie active avec des enfants à charge et manquent donc de temps. Concrètement, ces publics sont plus à même de s’exprimer via un vote numérique que de se déplacer jusqu’à une urne située sur la place de la Mairie.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Il s’agit d’une évolution des usages à intégrer pour être au plus proche des contraintes quotidiennes – notamment en terme de temps et de disponibilité – de nos administrés. La concertation numérique permet d’enlever des barrières à la prise de position et de parole puisqu’elle abolit les contraintes physiques. En ce sens, c’est aussi une forme de prolongement du magazine municipal qui est également gratuit et adressé à tous les habitants. Ce sont des supports qui permettent, chacun à sa manière, de toucher un public le plus large possible.

Interview d’Yves Bleunven, maire de la Ville de Grand-Champ

Rencontre avec Yves Bleunven sur la concertation numérique à Grand-Champ

La ville de Grand-Champ (5 300 habitants, située dans le Morbihan) a recours à la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Rencontre avec Yves Bleunven, Maire de Grand-Champ. Entretien réalisé au mois de mars 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Parmi les dispositifs physiques existants, nous avons par exemple mis en place une boîte à idées numérique dans le but de favoriser le dialogue avec les citoyens. Nous organisons également des enquêtes et des réunions citoyennes de concertation de la population.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Ces dispositifs physiques permettent à chaque habitant d’être acteur de son quotidien. Ils favorisent l’émergence d’idées nouvelles en faisant fonctionner l’intelligence collective. En d’autres termes, ils enrichissent les champs des possibles en matière de concertation citoyenne.

Quelles sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

Cette culture de la citoyenneté se heurte parfois à l’esprit « consommateur » des habitants du territoire.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà menées avec iD CITY ?

Avec la plateforme proposée par iD CITY, nous avons par exemple mené des concertations numériques pour trouver un nom à la nouvelle salle de sport de notre ville. Nous nous en sommes également servis comme outil pour que les habitants puissent poser des questions à l’équipe municipale au moment du bilan à mi-mandat.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Une plateforme numérique est plus ouverte et offre plus de possibilités au niveau de la modération des participations. Elle permet de faire davantage émerger les vraies attentes des citoyens.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

À ce jour, les concertations numériques ont permis de récolter près d’une centaine d’idées déposées via la plateforme, dont un bon tiers qui ont vu le jour.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Nous comptons mener une concertation incluant un volet numérique dans le cadre du plan de requalification du bourg qui va déterminer le futur aménagement du centre ville, projet où trois pistes d’architecture urbanistique seront soumises aux avis aux citoyens.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Le recours à des concertations numériques a ce grand avantage qu’il permet de toucher des publics que l’on n’atteint pas avec les formats de consultation plus classiques. Nous pouvons ainsi mieux toucher les actifs qui sont très connectés mais qui ont peu de temps ou encore les personnes qui ne sont pas fans des grandes réunions. Nous avons aussi plus de la moitié de nos habitants qui vivent dans nos villages. Les concertations dématérialisées permettent de les impliquer malgré cette forme d’éloignement.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Les concertations numériques contribuent à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens car les échanges qu’elles suscitent ont lieu en direct via la plateforme. Quand nous recevons une idée, elle est directement confiée à l’élu(e) en charge du domaine. Celui-ci ou celle-ci entre ensuite en échange (par mail, rencontre, téléphone…) avec l’auteur de cette idée afin d’aller plus loin. Quand l’idée est réalisée – par exemple le projet de créer une association “l’outil en main”, l’auteur de cette dernière est en permanence mis en avant et impliqué dans sa réalisation.

Interview de Julie Dos Santos, chargée de communication numérique de la Ville des Mureaux

Rencontre avec Julie Dos Santos, chargée de communication numérique de la Ville des Mureaux

La ville des Mureaux (32 000 habitants, située dans les Yvelines) a recours à la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Rencontre avec Julie Dos Santos, chargée de la communication numérique à la Mairie. Entretien réalisé au mois de mars 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Afin de favoriser le dialogue avec les citoyens, nous avons des ressources humaines dédiées, à savoir des agents de développement local. Nous organisons également des réunions publiques et nous avons mis en place une application mobile à travers la rubrique « signalements » pour que les citoyens puissent faire monter des informations de manière spontanée.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Ces dispositifs physiques permettent de renforcer l’accompagnement des projets locaux dans le cadre des dispositifs de développement des territoires. Ils assurent également une meilleure coordination et animation du réseau des acteurs locaux.

Quelles sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

La plupart du temps, ces dispositifs physiques ne concernent qu’une partie de la population. De plus, ils peuvent être très recentrés sur un même espace géographique, comme un quartier de la ville.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà menées avec iD CITY ?

Nous avons mené plusieurs concertations numériques sur le projet « Les Mureaux 2030 » autour de cinq thématiques : l’éducation, les déplacements, le vivre-ensemble, le développement durable et les commerces.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Une plateforme numérique encourage un meilleur partage des idées. Ils suscitent davantage de retours de la part des habitants. Enfin, ils génèrent plus de résultats quantitatifs en comparaison aux dispositifs physiques.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Les concertations numériques que nous avons pu mener avec iD CITY ont été complémentaires à nos dispositifs physiques existants car elles nous ont permis de récolter davantage d’idées, de partages et de commentaires.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

À ce jour, il est encore trop tôt pour répondre à cette question car à moyen ou long terme, nous n’avons pas encore de projet de concertation incluant un volet numérique.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Les concertations numériques sont des outils au service de la participation citoyenne qui permettent de mobiliser l’intelligence collective comme source de solutions innovantes.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Ce sont des solutions qui donnent la possibilité à de nombreuses personnes de travailler ensemble. Les concertations numériques contribuent à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens car elles facilitent l’interaction. Elles permettent également de renforcer la participation de la jeune population (15-25 ans) dans la vie citoyenne.

Interview de Charlotte Libert-Albanel, maire de Vincennes

Rencontre avec Charlotte Libert-Albanel, maire de Vincennes.

La ville de Vincennes (49500 habitants, située dans le Val-de-Marne) utilise la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Rencontre avec Charlotte Libert-Albanel, maire de Vincennes. Entretien réalisé au mois de février 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Chaque année, la ville de Vincennes organise cinq réunions de quartier ainsi que trois ateliers de quartier thématiques en petits groupes. Des comités consultatifs sont aussi mis en place autour de différentes thématiques : culture, sport, affaires sociales, handicap, tourisme, relations internationales, famille ou encore santé. Parmi les dispositifs physiques en place dans notre ville, nous avons également le Conseil Municipal des Enfants, le Conseil des Jeunes de Vincennes et le Conseil des Seniors de Vincennes. Quant à l’Atelier agenda 21, il questionne les problématiques liés au développement durable. Enfin, des tentes sont installées au minimum deux fois par an dans le cadre de l’événement “Les Élus à votre rencontre”.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Les dispositifs physiques présentent trois principaux avantages : la proximité avec les représentants et les élus ; l’expression, le fait de faire entendre sa voix ; et l’échange d’idées qui crée du lien social.

Quels sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

On retrouve souvent les mêmes personnes qui s’investissent dans le cadre de ces dispositifs physiques. De plus, ces derniers s’adaptent peu aux modes de vie des gens, en matière de travail, de transport ou encore de vie de famille. Il est donc parfois difficile de trouver le temps de s’investir. Enfin, ces dispositifs physiques souffrent d’une faible participation. Ils favorisent une présence passive du public, dont la majorité ne fait qu’assister aux échanges menés par un petit nombre de personnes avec les élus.

Quelles concertations avez-vous par exemple mené avec iD CITY ?

Nous avons mené une grande concertation intitulée “Ensemble Simplifions Innovons” autour de douze thématiques phares visant à simplifier les démarches administratives, améliorer le cadre de vie, l’accessibilité pour les personnes âgées, les transports urbains, la vie associative, l’emploi et l’attractivité économique, etc.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Une plateforme numérique associe différemment les citoyens car elle s’adapte aux emplois du temps et au mode de vie des habitants. Elle peut toucher ainsi plus de monde. La facilité d’expression est davantage libérée face à un écran qu’en face à face. Elle offre un rapport au territoire plus ouvert et nous permet donner de la visibilité globale aux actions. Elle encourage le développement des échanges, des interactions et répond aussi à l’attente d’interactivité des citoyens en tissant une relation entre la collectivité en tant qu’organisation publique et eux.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

L’utilisation de la plateforme numérique a permis de recueillir près de 200 propositions de Vincennois lors d’une consultation externe, et près de 250 pour la consultation interne de nos agents. Davantage de personnes ont donc eu la possibilité de s’engager dans notre démarche participative.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

La ville doit mener une réflexion sur les articulations entre consultations physiques et numériques. Une consultation physique va par exemple être menée sur l’extension d’un des marchés d’approvisionnement de notre ville et se doublera d’une concertation en ligne.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-elle faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Le recours à des concertations numériques engendre un plus large éventail de propositions et de témoignages qui permettent de mieux comprendre les besoins et les problématiques des citoyens. Cela met en valeur l’image de la collectivité et ses actions. Cela permet aussi de modifier la posture de la collectivité vis-à-vis des citoyens. La concertation numérique encourage le développement de la participation des citoyens qui deviennent acteurs du changement en pouvant participer dès qu’ils le souhaitent.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Les concertations numériques contribuent à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens car elles apportent un mode de communication différent. Elles créent une émulation des actions individuelles, ce qui permet de trouver des points convergents et de créer des processus collectifs, facteur de lien social. Enfin, elles permettent à des publics de s’exprimer alors qu’ils ne le feraient pas autrement.

Interview de Thérèse Thiery, maire de Lanester

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Rencontre avec Thérèse Thiery, maire de Lanester à-propos de la plateforme de budget participatif

La ville de Lanester (22 000 habitants, située dans le Morbihan) a recours à une plateforme numérique de budget participatif pour renforcer l’efficacité de son processus. Rencontre avec Thérèse Thiery, maire de Lanester. Entretien réalisé au mois de février 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Nous avons des dispositifs de « proximité » comme des permanences pour faciliter les rencontres entre élus et habitants, notamment sur le marché. Nous organisons également des visites de quartier une fois par an dans chaque quartier, ainsi que des « Assemblées de quartier » qui prennent la forme de réunions publiques d’information sur chaque quartier, au rythme de deux fois par an, pour informer de l’actualité locale de la ville. Nous avons aussi mis en place des dispositifs de concertation, avec par exemple un cycle annuel intitulé « Vous en pensez quoi ? », sur une période de trois mois de débats selon différentes méthodes et sur un sujet sur lequel la Ville va agir. De manière ponctuelle, nous mettons également en place des ateliers citoyens, via des groupes de quinze à vingt personnes, sur différentes thématiques. La mise en œuvre d’un budget participatif favorise aussi le dialogue avec les citoyens, de même que l’existence de maisons de quartier, la promotion des associations, l’instauration d’un conseil municipal des enfants, l’organisation de rencontres annuelles avec les associations ou encore avec les commerçants.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Les avantages des dispositifs physiques sont multiples. Si je devais en citer un en particulier, ce serait leur capacité à susciter une confrontation de points de vue. En matière de dialogue avec les citoyens, un dispositif physique reste plus engageant qu’une concertation numérique car l’efficacité d’une construction collective uniquement en ligne est moins évidente.

Quels sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

En effet, les dispositifs physiques présentent aussi leurs limites… Par exemple, proportionnellement à la population de la ville, ils bénéficient d’une faible participation alors qu’un volet numérique d’une concertation élargit le spectre de participants. Il va mobiliser des catégories sociales plus populaires, des participants plus jeunes, etc. C’est pour cela que les approches physiques et numériques sont complémentaires dans le cadre d’une démarche globale de concertation citoyenne.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà mené avec iD CITY ?

Nous avons mené une concertation avec iD CITY dans le cadre d’un cycle « Vous en pensez quoi ? » sur l’aménagement d’un espace public. Pour ce faire, nous eu recours à la plateforme pour recueillir des idées pendant trois mois. Nous avons également utilisé la plateforme d’iD CITY à deux reprises dans le cadre du budget participatif, pour la phase de dépôt des projets puis pour le vote final.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique de budget participatif pour associer les citoyens ?

L’utilisation d’une plateforme numérique permet d’augmenter l’inclusion des dispositifs. Par exemple dans le cadre du budget participatif, le recours à un volet numérique a permis de toucher beaucoup plus de publics que nos autres dispositifs. L’un des avantages est que cela amoindrit le niveau de contrainte d’entrée dans les dispositifs participatifs : on y participe quand on veut et le temps qu’on veut. C’est plus souple, plus facile d’accès et plus attractif.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Si je prends l’exemple du budget participatif en 2017, en deux mois, 93 projets ont été déposés, pour un total de 291 commentaires et plus de 6000 likes. Le vote final a rassemblé 1540 votants, dont 1300 en ligne via la plateforme numérique.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Nous comptons mener une concertation incluant un volet numérique en 2018, dans le cadre de la nouvelle édition du budget participatif. Un travail de réflexion est également en cours sur la mise en œuvre d’une plateforme web globale dédiée à la participation, comme dispositif à part entière et pérenne dans le temps, au-delà du seul budget participatif. Donc potentiellement, nous souhaitons mener des concertations avec un volet numérique sur de multiples sujets et avec de multiples outils, avec l’objectif d’exploiter au maximum les fonctionnalités de la nouvelle version de la plateforme proposée par iD CITY.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-elle faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Selon nous, la concertation numérique n’est pas différente en soi de la concertation tout cours. C’est juste un outil supplémentaire à disposition, avec ses intérêts certains comme l’inclusion, et aussi ses limites, comme une certaine superficialité de la participation qui peut être moins impliquante ou engageante pour les participants ou qui peut s’accompagner d’une plus grande difficulté à confronter les points de vue. La concertation numérique ne peut même sans doute être pertinente qu’à partir du moment où elle entre en complémentarité avec des dispositifs qui ont une réalité physique.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Tout outil qui offre un espace de parole a vocation à renforcer ce lien de proximité entre élus, agents et citoyens. Dans ce cadre, une concertation numérique est un outil de plus à disposition pour renforcer ce lien. Prenons l’exemple d’un élu qui tient un stand sur un marché pour être au contact des citoyens : il est présent à des horaires précis, auprès d’habitants qui ont l’habitude d’aller au marché et qui sont disponibles pour s’y rendre. Or cela écarte potentiellement de nombreux habitants pris par leur vie active, des enfants à s’occuper, etc. Une concertation numérique permet dès lors une plus grande flexibilité au niveau de la participation des citoyens.

Interview de Guillaume Bégué, maire de Liffré

Rencontre avec Guillaume Bégué, maire de Liffré à-propos  de la plateforme de concertation numérique.

La ville de Liffré (7500 habitants, située dans l’Ille-et-Vilaine) commence à avoir recours à la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Entretien réalisé au mois de mars 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

La ville de Liffré est particulièrement attentive au fait d’être à l’écoute de ses habitants. Divers dispositifs ont été mis en place pour répondre à cette exigence : temps de rencontre avec les élus (sur rendez-vous ou lors de réunions diverses), réunions de concertation, réunions publiques d’information, rencontres lors du bilan des actions menées, commissions extra-municipales, comités consultatifs (CCAS, budget) ou encore via les comités de pilotage de projets tels que le Plan local d’urbanisme (PLU).

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Ces dispositifs physiques renforcent le fait d’être à l’écoute des habitants et de les impliquer dans la vie de la ville. Cela les encourage à réfléchir au sujet de nos politiques et de les solliciter sur les choix que nous pouvons faire avec eux, notamment à propos des actions sociales. Il faut que les décisions de la municipalité soient expliquées et comprises, c’est pour cela que nous les consultons au préalable. Enfin, cela permet aussi de prendre en compte les idées et les expertises de chacun dans le processus de décision.

Quels sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

Les dispositifs physiques sont confrontés à des difficultés pour mobiliser certains habitants. Nous retrouvons par exemple souvent les mêmes citoyens lors des rencontres. Il nous faut donc mobiliser de nouveaux moyens pour toucher davantage d’habitants lorsque ceux-ci ne peuvent ou n’osent pas venir vers nous.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà mené avec iD CITY ?

À ce jour, nous avons juste mené une concertation en interne afin de faire connaître l’outil aux élus et aux agents de la commune, au sujet du repas de fin d’année et des temps de convivialité. Un projet de concertation citoyenne via un volet numérique est à l’étude pour fin mars / début avril 2018.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Je dirais que le principal avantage est que cela permet de toucher plus d’habitants et notamment ceux que nous avons moins l’habitude de voir. De plus, cela rend possible une plus grande diversification des modalités de contacts et de concertation. Enfin, cela permet aussi à chacun de donner son avis au moment où il est disponible.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

Pour le moment, nous n’avons pas encore le recul nécessaire pour mesurer l’impact du recours à une concertation numérique. Nous aurons un premier retour concret sur expérience après avoir lancé une première consultation via ce nouvel outil.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Parmi les projets en cours, non validés à ce jour, nous souhaitons récolter l’avis des habitants à propos de leur perception de la notion de citoyenneté. Nous allons également lancer une consultation numérique au sujet de la rénovation du centre-ville de Liffré au printemps 2018.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-elle faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Dans les dispositifs de gouvernance territoriale et avec l’appui d’outils web spécifiques et collaboratifs, les concertations numériques étendent, sans les remplacer, les capacités d’interaction avec les agents (en interne) et les citoyens (en externe). Elles peuvent aider à structurer le débat tout au long du processus de décision, ainsi qu’à garder le lien et permettre un accès à l’information sur l’état d’avancement des projets.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Le recours à des concertations numériques peuvent contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens car elles permettent d’intégrer les habitants aux orientations des politiques et des projets locaux qui leur sont destinés. Le lien de proximité est encouragé par l’interactivité et la quasi-instantanéité qu’offre ce type de consultation dématérialisée. Néanmoins, cela nécessite aussi de s’assurer de la bonne accessibilité à ces outils, parfois mise à mal par la fracture numérique.