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Interview d’Yves Bleunven, maire de la Ville de Grand-Champ

Rencontre avec Yves Bleunven sur la concertation numérique à Grand-Champ

La ville de Grand-Champ (5 300 habitants, située dans le Morbihan) a recours à la concertation numérique en complément des dispositifs physiques existants. Rencontre avec Yves Bleunven, Maire de Grand-Champ. Entretien réalisé au mois de mars 2018.

Quels sont les dispositifs physiques en place dans votre ville favorisant le dialogue avec les citoyens ?

Parmi les dispositifs physiques existants, nous avons par exemple mis en place une boîte à idées numérique dans le but de favoriser le dialogue avec les citoyens. Nous organisons également des enquêtes et des réunions citoyennes de concertation de la population.

Quels sont pour vous les avantages de ces dispositifs ?

Ces dispositifs physiques permettent à chaque habitant d’être acteur de son quotidien. Ils favorisent l’émergence d’idées nouvelles en faisant fonctionner l’intelligence collective. En d’autres termes, ils enrichissent les champs des possibles en matière de concertation citoyenne.

Quelles sont pour vous les limites de ces dispositifs ?

Cette culture de la citoyenneté se heurte parfois à l’esprit « consommateur » des habitants du territoire.

Quelles concertations numériques avez-vous déjà menées avec iD CITY ?

Avec la plateforme proposée par iD CITY, nous avons par exemple mené des concertations numériques pour trouver un nom à la nouvelle salle de sport de notre ville. Nous nous en sommes également servis comme outil pour que les habitants puissent poser des questions à l’équipe municipale au moment du bilan à mi-mandat.

Quels sont selon vous les avantages d’utiliser une plateforme numérique pour associer les citoyens ?

Une plateforme numérique est plus ouverte et offre plus de possibilités au niveau de la modération des participations. Elle permet de faire davantage émerger les vraies attentes des citoyens.

Quels résultats et avantages obtenez-vous avec iD CITY en complémentarité des dispositifs physiques existants ?

À ce jour, les concertations numériques ont permis de récolter près d’une centaine d’idées déposées via la plateforme, dont un bon tiers qui ont vu le jour.

Sur quels prochains projets pensez-vous mener une concertation incluant un volet numérique ?

Nous comptons mener une concertation incluant un volet numérique dans le cadre du plan de requalification du bourg qui va déterminer le futur aménagement du centre ville, projet où trois pistes d’architecture urbanistique seront soumises aux avis aux citoyens.

En quoi le recours à des concertations numériques peut-il faire évoluer la manière de gérer les collectivités ?

Le recours à des concertations numériques a ce grand avantage qu’il permet de toucher des publics que l’on n’atteint pas avec les formats de consultation plus classiques. Nous pouvons ainsi mieux toucher les actifs qui sont très connectés mais qui ont peu de temps ou encore les personnes qui ne sont pas fans des grandes réunions. Nous avons aussi plus de la moitié de nos habitants qui vivent dans nos villages. Les concertations dématérialisées permettent de les impliquer malgré cette forme d’éloignement.

En quoi les concertations numériques peuvent-elles contribuer à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens ?

Les concertations numériques contribuent à renforcer le lien de proximité entre élus, agents et citoyens car les échanges qu’elles suscitent ont lieu en direct via la plateforme. Quand nous recevons une idée, elle est directement confiée à l’élu(e) en charge du domaine. Celui-ci ou celle-ci entre ensuite en échange (par mail, rencontre, téléphone…) avec l’auteur de cette idée afin d’aller plus loin. Quand l’idée est réalisée – par exemple le projet de créer une association “l’outil en main”, l’auteur de cette dernière est en permanence mis en avant et impliqué dans sa réalisation.